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  • BOUDU

Histoire : la flamme du boulanger

En 1463, un couple de boulangers a fait une connerie. Oh, pas grand chose hein, ils ont juste foutu le feu à la ville rose. En effet, dans la nuit du 7 mai, alors que le couple stocke son bois près du four à pain, c’est l’accident. Une véritable catastrophe. Le vent violent propage le feu dans toute la rue Sesquière-Vielle, dans tout le quartier et finalement dans une grande partie de la ville. Au XVe siècle, les maisons sont faites de bois et de torchis et ça brûle vite. Trop vite. Des quartiers entiers sont la proie des flammes. Les capitouls et les parlementaires se réfugient à Albi, tout comme une grande partie de la population toulousaine.

Alors que les premiers suspects arrêtés sont des Catalans (pour de sombres histoires de rivalités politiques), rapidement les capitouls suspectent le couple de boulangers, qui finit par reconnaître sa culpabilité. Après tout le feu est bien parti de sa boulangerie… (Des siècles plus tard, d’autres boulangers seront responsables d’incendies dans des grandes villes, comme à Londres en 1666 ou Constantinople en 1870.) La sentence est sans appel pour le couple, et les juges estimant que les conséquences sont trop importantes sont sans pitié : c’est le bûcher. À cette époque, les condamnés au bûcher sont systématiquement brûlés vifs place du Salin, près du Parlement. Une chance pour les boulangers, car, de passage au Parlement de Toulouse pour régler quelques papiers, Louis XI aperçoit l’installation du bûcher et apprend le triste sort réservé au couple. Le roi de France qui n’est pas réputé pour être super fun (il aurait créé les « fillettes », d’étroites cages de fer suspendues pour emprisonner les ennemis politiques ou les criminels) estime malgré tout qu’il y a eu assez de flammes à Toulouse et décide de gracier in extremis les deux coupables. Sans doute ont-ils remercié le roi en lui envoyant quelques chocolatines.

Retrouvez Marine Gasc sur son blog Raconte-moi l’Histoire.

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