Nichée dans les murs, les parcs et jardins, les friches, les cours d’eau, et sur les coteaux, voire dans les greniers, Toulouse grouille d’une faune très variée mais mal connue parce que souvent invisible. De la chouette à l’écrevisse en passant par la couleuvre, le hérisson, la chauve-souris et le brochet, de nombreuses espèces trouvent en ville le gîte, le couvert, la sécurité et la chaleur. « Le milieu urbain n'est ni plus riche, ni plus pauvre que la campagne, il est différent », souligne Pierre Dalous, conservateur au Museum de Toulouse et fin ornithologue. « La biodiversité s’adapte au milieu qu’on lui laisse. D’ailleurs, je suis bien plus inquiet pour la biodiversité à la campagne, à cause de l’utilisation des sols et des pratiques agricoles (terres mises à nu entre deux cultures, traitements phytosanitaires...). » Pour certains insectes notamment, le milieu urbain, où de moins en moins de pesticides sont répandus, est même moins hostile que la campagne.
Mais tout n’est pas rose pour autant. La faute à une cohabitation parfois difficile avec des habitants inquiets et mal informés. Ou à la difficulté pour certains mammifères de circuler en ville faute de lien entre les différents espaces verts ou à cause de la destruction des couloirs de végétation le long des berges lors des travaux de réfection. Sans compter l’interventionnisme de l’Homme, obnubilé par l’entretien. « On ne sait pas ne rien faire, laisser la nature en l’état. Alors par exemple, on enlève pour des raisons d'esthétisme, les troncs morts en bord de Garonne qui sont pourtant propices à certains poissons et insectes, déplore Pierre Dalous. Si seulement les gens savaient regarder, et retrouvaient leur curiosité, ils verraient des choses magnifiques. »
Pour commencer à s’initier à la beauté et la diversité de la faune locale, Boudu a concoté avec Pierre Dalous, Olivier Plasseraud (directeur de la Fédération départementale de pêche et de protection du milieu aquatique de la Haute-Garonne) et Laurent Barthe (Naturaliste responsable du pôle biodiversité de l’association Nature En Occitanie) une sélection d’oiseaux, insectes, mammifères, poissons, reptiles et batraciens qui ont fait des jardins, voies d’eau et rues de Toulouse leur terrain de jeu.