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  • BOUDU

Jean-Jacques Cripia, du duo des Non

Où êtes-vous ? En lieu sûr. C’est-à-dire chez moi, dans mon Alhambra. À Grenade-sur-Garonne. Entouré de grillage aux mailles suffisamment serrées pour prohiber l’accès aux importuns et autres virus orientaux.

Pouvez-vous décrire l’atmosphère qui règne autour de vous, aussi loin que porte votre regard ? Entouré de gens sûrs, l’harmonie préside mon existence, handicapé par la myopie je ne regarde jamais au-delà de l’horizon immédiat. Tous ici s’affairent à parfaire les abords de l’endroit qui recevra le public dans notre aire de jeu. Bientôt peut-être.

Que faites-vous de vos journées ? J’alterne… Tiens, il est déjà 14h… Mon Dieu, bientôt 18h !

Que faites-vous de vos nuits ? Je m’évade. Dieu m’ayant épargné de l’inutilité du sommeil.

Que lisez-vous ? Comme d’habitude… jusqu’à ce que mes yeux s’embrument. Mais je relis plus que je ne lis.

Que regardez-vous ? Comme d’habitude… des films de cinéma, sur des chaines auxquelles on m’a abonné.  Je fuis le plus souvent la télé quand elle propose des plateaux de bavards. Je suis allergique aux séries, ces trucs ni faits ni à faire, ces débuts étirés, ces fins  approximatives. Fin de séries ça sent le commerce. J’ai pourtant apprécié Mickael Youn l’autre soir, ce mec est authentiquement rigolo !

Qu’écoutez-vous ? Comme d’habitude… Les trois pièces où j’évolue essentiellement ont chacune de la musique 24h/24h.

Que mangez-vous ? Plus que d’habitude. Nous ne sommes pas, pour le moment, contraints au marché noir pour dégotter de la barbaque. Alors le temps habituellement passé à lire les menus dans les restaurants est employé à  faire la cuisine.

De quoi avez-vous peur ? Ayant vécu enfant parfaitement terrifié, j’ai décidé, un beau jour, à moins que ce ne fut une nuit, de ne plus avoir peur.

Ce qui vous manque le plus depuis que vous êtes confiné ? Définitivement les restaurants ! Et… mon père, curieusement terrassé par une pneumopathie dans  un EHPAD le 19 février.

Votre source principale d’information ? Mon cor au pied pour la météo, Jean Pierre Pernaut pour ce qui se passe autour de ma lombalgie.

Ce que vous inspirent ces événements ? Nous sommes gouvernés par des trompettes, mais ce n’est pas nouveau.

La personnalité historique que vous aimeriez ressusciter pour nous sortir du pétrin ? Le général Boulanger, le seul capable de nous mener à la baguette. Et s’il n’est pas libre, Jean Claude Biscotte. Veuillez laisser les personnalités historiques là où elles sont !

La pensée la plus intelligente que vous ayez lue/vue au sujet de ces événements ? Si vous devez péter, pétez dans le coude !”, désolé, c’est de moi.

La plus idiote ? Nous sommes en guerre !” E. Macron, Empereur Confinant 1er. Surnommé Petit corps malade.

Ce qui vous donne de l’espoir ? Je me suis, de tout temps, interdit l’espoir, pour une question évidente de lucidité.

Ce qui vous aide à relativiser ? Ma carte bleue.

Ce qui vous permet de lutter contre le sentiment de ne servir à rien ? D’en avoir toujours été conscient et de ne m’en pas plus mal porter.

La première chose que vous ferez, le premier lieu où vous vous rendrez quand tout cela sera fini ? Quand tout sera fini ? À part le cimetière…

La personne qui vous inspire le plus de respect depuis le début de ces événements ? Ma collègue, mon inestimable Delphine ! Sa jeunesse couplée à une débordante énergie, sa lucidité qui frise la médiumnité, sa prudence d’aviatrice et son optimisme de parachutiste .

Ce qui ne sera plus jamais comme avant ? Mon âge.

Ce que vous vous jurez de changer une fois la crise passée, tout en sachant que vous ne tiendrez pas ce serment ? Être meilleur, je ne puis, c’est déjà fait… rejoindre de communs enthousiasmes.

Jean-Jacques Cripia

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