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  • BOUDU

Yves Klein : Ventrebleu

D’Yves Klein, on connaît le fameux bleu déposé à l’Institut national de la propriété industrielle et les monochromes rose, bleu ou or qui lui ont valu tantôt le qualificatif de génie, tantôt la réputation de mystificateur. Ce qu’on sait moins, c’est qu’il fut aussi le judoka français le plus gradé de son époque, titulaire d’un 4e dan obtenu à Tokyo au début des années 1950. C’est loin d’être un détail, car tout indique que ses rencontres avec le judo et le Japon shintoïste ont influencé sa quête quasi mystique du beau.

Elena Palumbo-Mosca (l’une des jeunes femmes dont l’artiste niçois badigeonnait le corps nu de bleu pour les besoins de ses fameuses anthropométries), va même plus loin dans un entretien publié par le musée Soulages pour l’exposition Yves Klein, des cris bleus : « On mettait de la peinture à certains endroits très précis du corps, le ventre, les seins, les cuisses (…) Yves et moi avons vécu au Japon en milieu shintoïste, avec la notion d’énergie, le Ki. Le ventre y est justement le siège de la force vitale. Nous Occidentaux, ne considérons pas assez ce qui se passe dans le ventre (…) Yves, la tête ne l’intéressait pas, parce que le cerveau créatif en Orient, c’est plutôt le ventre ».

Klein s’éprouve donc mieux avec le ventre qu’avec la tête, avec les tripes qu’avec la raison. Postulat idéal pour qui souhaite aborder sereinement la visite estivale de cette exposition exceptionnelle, ou les outremers de Klein côtoient les outrenoirs de Soulages. Voisinage naturel, puisque c’est chez le marchand de couleurs Édouard Adamen et en présence de Soulages, que Klein fut saisi par la beauté immatérielle du pigment bleu outremer.

Yves Klein, des cris bleus au Musée Soulages de Rodez jusqu’au 3 novembre

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