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  • BOUDU

E-sport fait vivre

Imaginez un espace de plus de 16 000 m2 entièrement dédié au monde de l’e-sport. Un rêve pour les passionnés de jeux-vidéos. Club e-sport, Arena, école de formation aux métiers du sport électronique ou encore centre de performance pour les cyber-athlètes… Voici à quoi ressemblera Icone, le complexe lauréat de l’appel à projets de la Métropole, « Dessine-moi Toulouse ». L’immense bâtiment cylindrique à l’allure de stade de foot devrait voir le jour aux Argoulets à l’horizon 2022.

A cette échéance, le promoteur immobilier Edelis GCC, à l’origine du projet, a l’ambition d’accueillir des équipes et des événements lors des manifestations e-sportives prévues en marge des JO 2024. Une véritable opportunité pour la ville de Toulouse de se démarquer dans ce domaine. Annette Laigneau, adjointe au maire en charge de l’urbanisme et du patrimoine, l’affirme : « Toulouse est une ville sportive et excelle dans le numérique. Ce projet fait sens avec son écosystème. De plus, c’est le premier projet de la sorte en France. Il est à l’image de notre ville, innovante et créative ».

Particulièrement bien développée depuis plusieurs années à l’étranger, notamment aux États-Unis ou en Corée du Sud, l’industrie e-sportive a tardé à s’implanter en France. Mais elle est en train de rattraper son retard. En 2018, elle a généré 25 millions de dollars de chiffre d’affaires, rien que dans l’Hexagone. Et Toulouse est loin d’être la dernière à entrer en lice. Pour preuve, en mai, Toulouse Esport Concept (TEC) a ouvert ses portes, au bout de la piste du Minotaure à Montaudran.


Terrain de jeu pour les amateurs

Un espace dédié aux consoles de salon, trois pièces équipées de matériel à la pointe de la technologie, des rétroprojecteurs pour diffuser des événements ou encore un coin conçu pour la réalité virtuelle. Plus de 300 m2 consacrés au sport électronique, que les deux gérants du TEC, Sébastien Chazalon et Renaud Viry, ont souhaité accessibles aux confirmés comme aux amateurs. « Il existe déjà beaucoup de structures pour les professionnels dans la région, mais rien pour les amateurs, souligne Renaud Viry. C’est pourtant ce genre de structures qui participe à la démocratisation et donc au développement de l’e-sport en France. Notre objectif était de s’adresser à un public large, en offrant des conditions idéales pour jouer, mais aussi de permettre aux joueurs de se retrouver. »

Les deux ex-ingénieurs souhaitaient proposer d’autres activités que du simple jeu. Ainsi, ils accueillent et créent des événements, notamment des tournois ou de la diffusion d’événements, souvent en partenariat avec des associations. Les gérants envisagent également un partenariat avec le TUC (Toulouse université club), qui accompagne des jeunes dans le sport de haut niveau. A terme, l’e-sport pourrait devenir un complément de leur formation. Le TEC se destine également à devenir un centre de formation, à l’image des clubs de sport classiques. Objectif : créer des équipes avec des Toulousains et écumer les tournois. Le tout avec une grand ambition : devenir une référence dans le monde de l’e-sport dans le Sud-Ouest.


Airbus s’invite dans la partie

Avant même le TEC ou le projet Icone, Airbus avait déjà flairé le potentiel de l’e-sport. En décembre 2018, le géant de l’aéronautique s’est invité au Toulouse game show (TGS), le rendez-vous incontournable de la culture geek, qui pour la première fois accueillait un espace consacré au sport électronique. Depuis janvier 2018, le groupe a investi dans le domaine en sponsorisant la première équipe 100% féminine en Europe. Une véritable stratégie d’entreprise.

« Les avions, ça ne fait plus rêver les jeunes. Ce qui les fait rêver, c’est les jeux-vidéos, assène Sébastien Castric, ex-responsable du projet e-sport chez Airbus. Être au TGS, c’est une opération de communication pour dire qu’Airbus, ce n’est pas que des avions, mais aussi une entreprise geek. L’objectif, c’est de recruter des ” digital natives ” pour notre projet de digitalisation d’Airbus. Et notre investissement dans ce domaine facilite le recrutement. » Ce jour-là, Sébastien Castric espérait voir passer entre 4000 et 7000 personnes devant son stand. Autant de candidats potentiels pour les domaines dans lesquels Airbus recrute : l’intelligence artificielle, la cybersécurité ou encore le bigdata.

Le projet e-sport de la firme toulousaine emploie aujourd’hui plus de 1000 personnes. En plus du recrutement, la compagnie se penche désormais sur la fédération de l’entreprise par le jeu, avec la création d’équipes et des tournois en interne.


Montpellier, la genèse

Si l’e-sport est en plein essor à Toulouse, c’est d’abord à Montpellier qu’il s’est imposé. La ville organise Occitanie Esports depuis deux ans. Un événement revendiqué comme le plus important de la région dans le domaine. Plus de 15 000 visiteurs sont venus à la Sud de France Arena en juin dernier, assister à différents tournois sur de célèbres jeux-vidéos comme League of Legends, Fifa ou encore Fortnite. L’événement a également accueilli la finale de l’ESL Pro League, l’une des compétitions internationales majeures du calendrier du jeu Counter-Strike. Une finale inédite en France, avec une récompense de 750 000 dollars à la clé.

Un succès qui inspire. Cahors s’est, elle aussi, prêtée au jeu et a organisé son premier tournoi en avril dernier. Près de 700 curieux ont assisté à l’événement, sans compter les milliers de vidéo-spectateurs qui ont suivi les tournois en direct sur la plateforme Twitch. Une véritable réussite pour la petite ville du Lot.

Et cela n’a rien d’étonnant selon Boris Bergerot, président de la société Stakrn, spécialisée dans le développement de l’e-sport, qui a participé à l’élaboration d’Icone. « Il y a une effervescence en ce qui concerne le développement économique de l’e-sport. On ressent un véritable engouement dans la région, d’abord à travers ce type d’événements, mais aussi grâce aux équipes qui se créent et plus largement grâce à la jeunesse. Il y a un vivier qui est en train de se développer pour ce secteur. » 

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