Enquête

Micro-forêts : fausse bonne idée ?

Rédaction : Axelle SZCZYGIEL,
Photo : Rémi BENOIT,
le 4 mars 2023 Temps de lecture : 4 min.
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Les micro-forêts ont le vent en poupe, notamment dans la région toulousaine. Mais cet engouement inquiète la communauté scientifique, qui dénonce un gâchis de moyens.

« Voilà trois arbres de taille différente que vous allez pouvoir planter avec votre papa et votre maman. Grâce à vous, bientôt, toute une faune va pouvoir venir se nourrir et s’abriter ici ! » Avec le sourire et un brin de solennité, Cendrine, bénévole de Nord-Est toulousain en transition, confie à deux jeunes enfants un trio de plants fraîchement sortis du « pralin », un mélange d’eau, de bouse de vache et de terre du cru. Semblant saisir la charge symbolique du moment, les deux marmots se dirigent prudemment avec leur trésor vers la zone de plantation : une surface de 400 m² située à l’intersection de l’avenue des Tourterelles et de l’avenue de Cornaudric à l’Union. Le site accueille 1200 arbres de 23 espèces différentes, à un rythme soutenu. micro-forêts

Alignés sur les caillebotis qui traversent la parcelle, une vingtaine de planteurs se relaie pour planter, arroser, pailler et ainsi terminer la plantation avant la nuit, et la pluie prévue pour le lendemain. En attendant, le soleil brille, et chauffe… un peu trop même, pour un mois de janvier. Comme s’il fallait donner raison aux planteurs. Car si certains sont venus « pour le plaisir du jardinage » ou « être au contact de la nature », la plupart sont présents pour « l’avenir de nos enfants », « rafraîchir la température de l’atmosphère », « faire quelque chose de concret pour l’environnement », « compenser [leur] empreinte carbone » ou créer « un havre de biodiversité ». Autant de promesses portées par les micro-forêts Miyawaki. Cette méthode, du nom du botaniste japonais à qui elle est attribuée, consiste à réaliser une plantation dense (trois à cinq très jeunes plants par m² sur une superficie de quelques centaines de m²), après une importante préparation du sol. Au bout de trois ans d’entretien léger (désherbage, arrosage), la plantation est considérée comme autonome, évoluant spontanément1

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