C’est un dimanche hors normes à la chapelle des Carmélites. Cette pépite architecturale désacralisée sise rue du Périgord est investie par un événement associant musiques électroniques et arts visuels, imaginé par l’association toulousaine Subkultur.

Les flashs rouges et jaunes dansent sur les robes des quelques prêtres qui flânent. En ce premier dimanche de février, passé son porche un peu austère, la chapelle des Carmélites n’accueille pas de messe mais une communion d’un autre genre. Les hommes de foi observent les peintures du XVIIe siècle teintées par des halos de LED, alors que les enceintes font résonner de la house à un rythme de 120 battements par minute. L’atmosphère festive anime progressivement les saints sur la voûte, comme s’ils tombaient du ciel peint. Au fond, les DJs se succèdent, s’adonnant à de mystérieuses sorcelleries sur leur table de mixage. Une corbeille de fruits, un chandelier et des bougies les entourent.
Les basses se logent dans les oreilles des visiteurs, jeunes adultes affublés de bananes portées en bandoulière, familles avec enfants, personnes âgées. La foule tranquille se dandine en multipliant mouvements de tête. Iris, une jeune toulousaine, y met du sien : « Deux mondes qu’on n’associe pas se rencontrent. On sort de cette idée que l’univers de la techno est fermé ! » Un enfant danse en tenant les mains de sa mère. Une dame ravie se glisse au plus près de cette foule, encouragée par sa petite-fille : « Mamie, viens on va écouter le son de plus près ! ».
Hors du temps
« T’es concentrée sur tes platines, et de temps en temps, tu lèves la tête et tu te dis que t’es en train de mixer dans cet endroit magnifique, c’est surréaliste ! » s’enthousiasme Clémence, de son nom de scène Lamamona, qui joue avec Mathilde, alias POD.r. Subkultur veut mélanger les arts, comme l’explique son président, Dimitri : « On aime l’expérimentation. On s’appuie sur la musique, mais on ne veut pas mettre les arts visuels1
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