Chef cuisinier des P’tits Fayots, venu au livre par amitié. Un gars de Tipasa, libre, volubile, camusien et rêveur.

Gens nouveaux
Gamin, je préférais jouer dehors que lire. À 17 ans, grâce à la cuisine, j’ai côtoyé des gens nouveaux. Dans ce panel il y avait Christian Authier, l’écrivain et journaliste toulousain. On a sympathisé parce qu’il aime picoler et manger. Comme moi.
Parce que c’était lui
Christian sortait des livres, mais je n’en lisais aucun. Ça n’entachait pas notre amitié. On parlait d’autre chose. De la société, du foot. Parfois, dans la conversation, il disait : « Ça, j’en ai parlé dans mon livre. » Et moi j’étais comme un con parce que je n’avais rien lu de lui.
Parce que c’était moi
J’ai fini par me dire que puisqu’il s’intéressait à ma cuisine, il fallait que je m’intéresse à ses livres. J’ai lu Enterrement de vie de garçon. J’y ai pris beaucoup de plaisir. Christian, il est beaucoup plus intelligent quand tu le lis que quand tu l’as en face de toi ! J’ai, bien sûr, une préférence pour Des heures heureuses parce qu’il y parle de Toulouse, des vins que je bois, des gens que je côtoie.
Capable
Bref, c’est grâce à Authier que je me suis mis à lire. Je m’en sentais enfin capable. Depuis, j’aime ça. Quand tu lis, tu parles au livre, le livre te parle, et personne ne t’ennuie.
Tipasa
J’ai lu Camus parce que j’ai remarqué que les gens cultivés ont une fascination pour lui. J’ai lu le recueil avec L’été et Noces à Tipasa, parce que je suis né à Tipasa. Je savais que c’était hors de ma portée, mais je me suis accroché. Je l’ai lu trois fois. Une claque. En lisant j’avais envie qu’on soit pote avec Camus. Qu’il me parle de Tipasa, de la chaleur, de la lumière, et surtout de l’importance de la beauté.
Morales
En littérature, j’aime les histoires vraies, les morales. L’Alchimiste, par exemple. Coelho nous dit qu’il faut suivre ses rêves, même si la société nous demande de rester tranquille et de les oublier. Peu importe ce qu’on dit de toi. Il faut être rêveur, et foncer.
Rigolade
J’adore Les chroniques de l’asphalte, de Benchetrit. Grosse rigolade. Un gamin fou débordant d’idées, d’énergie, de fantasmes sur la vie des autres. La vie, les galères, les mecs qui font chier, les patrons qui t’exploitent, l’adolescence, les filles. Quand tu lis tu redeviens ado. Ce qu’il écrit, tu l’as vécu, senti, mais jamais tu aurais su le dire aussi justement que lui.
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