Reportage

Commotions : le grand frisson

Rédaction : Jean COUDERC,
le 7 septembre 2023
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Il ne se passe plus un mois sans qu’un ancien joueur ne sorte du silence pour raconter ses difficultés dans sa vie post-rugby, relançant le débat sur la dangerosité de ce sport. Pendant ce temps, à Toulouse, une équipe de chercheurs s’active pour comprendre les commotions et leur impact sur la santé des joueurs à court, moyen et long termes.

Dépression, anxiété, perte de mémoire, difficultés à se concentrer, irritabilité…La liste des maux dont souffrent certains joueurs après leur carrière fait froid dans le dos. Doit-on pour autant en conclure que le rugby est un sport à risques ? Difficile de se prononcer, et surtout de garder la tête froide quand surviennent des drames comme celui de Mathias Dantin, 17 ans, dont la vie a basculé le 14 décembre dernier. Pendant un match dans le cadre scolaire, près de Tarbes, l’adolescent de 17 ans est victime d’un plaquage. Touché à la moelle épinière, il ne se relèvera pas et devient tétraplégique. Fort heureusement, ce type d’accidents reste rarissime dans le rugby. Mais il a le don, et c’est normal, d’hystériser les débats. 

Une agitation médiatique avec laquelle le professeur Jérémie Pariente et son équipe font tout pour garder leurs distances. Ce neurologue et professeur de neurologie à la fac de médecine de Toulouse, fait partie du groupe d’experts réunis il y a une dizaine d’années par la Fédération française de rugby (FFR) pour plancher sur la question de la commotion cérébrale. « Il y avait une volonté politique forte de s’emparer du sujet tant pour les joueurs de haut niveau que pour les licenciés, en particulier les mineurs. L’idée était d’investiguer le sujet, mieux comprendre ce qu’est une commotion, comment la diagnostiquer, la prise en charge initiale et le retour au jeu. » 

De ces travaux naîtra le protocole commotion en 2012, qui permet depuis de sortir un joueur du terrain après un choc violent à la tête, sans être forcément KO comme le grand public a parfois trop tendance à le croire : « Le KO, ce n’est que 20% des commotions, avance le neurologue toulousain. Pour 80% des1

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