Quelle que soit l’issue de cette affaire, l’histoire retiendra, hélas pour Toulouse, que la première tentative de privatisation d’un aéroport français s’est soldée par un fiasco. Quatre ans après avoir cédé 49,99 % de ses parts au consortium Casil Europe, l’État se trouve désormais face à un imbroglio difficile à démêler. Avec d’un côté l’actionnaire chinois qui a annoncé, en début d’année, son intention de se désengager de la plateforme aéroportuaire, et de l’autre des opposants à la privatisation qui ont réussi, le 16 avril dernier, à faire annuler par la cour administrative d’appel de Paris ladite vente par l’État.
Comme si cela ne suffisait pas, les actionnaires locaux de l’aéroport Toulouse-Blagnac (la CCI, la Région, le Département, et Toulouse Métropole) viennent d’annoncer leur intention de saisir le tribunal de commerce pour mettre sous séquestre les titres de l’actionnaire chinois. But de la manœuvre ? L’empêcher de verser des dividendes exceptionnels comme il en aurait l’intention, mais aussi de vendre ses parts au groupe Eiffage. Comme on pouvait s’y attendre, Casil Europe a dénoncé cette action, estimant qu’elle constituait « une atteinte grave aux principes fondamentaux du droit français et aux droits que la loi confère à tout actionnaire d’une société », allant même jusqu’à parler de « manœuvre de déstabilisation, qui va à l’encontre des intérêts d’ATB, de ses employés et de ses usagers ».
コメント