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BOUDU

Bruno Vellas : Devoir de mémoire 

Face à cette dramatique épidémie du Covid-19, dont peu d’entre nous avaient pu anticiper l’ampleur, il y a eu différents acteurs impliqués dans le monde de la santé. Je tiens avant tout à remercier nos équipes soignantes en première ligne pendant la période épidémique. Le monde d’après devra :


1. Revaloriser le travail des soignants ; comment peut-on demander aux aides-soignantes, infirmières… de risquer leur vie, de ne pas compter leurs heures, de travailler même malades, sans avoir un salaire à la hauteur des enjeux ? Nous n’avons pas à exiger de l’héroïsme de la part des soignants ; nous devons aussi les protéger.

2. Payer pour ce qui est vraiment utile et le faire alors de façon suffisante quitte à ne plus payer ce qui n’est pas nécessaire. Il nous faut apprendre que « ce qu’on sait faire » n’est pas toujours « ce que nous devons continuer à faire » et il nous faut constamment innover.

3. Se souvenir que notre monde est fragile et se méfier des leurres que sont l’argent, les honneurs, la sensation de pouvoir, dont on voit vite l’inutilité en ces temps d’épidémie.

4. Le monde d’après devra se souvenir que, face à cette crise, notre société, si souvent critiquée, a su aller à l’essentiel et arrêter son économie basée sur le profit, afin de tout faire pour protéger la population. Elle a su aussi de pas mettre de discrimination basée sur l’âge.

5. Le monde d’après devra aussi apprendre à oublier, à rire à nouveau et continuer malgré le traumatisme à faire son travail dans la continuité, car quoi qu’on en dise notre société a toujours été source de progrès.

6. Reconnaitre que fermer les frontières n’était pas la solution. Quand les États-Unis ont décidé de fermer les frontières avec l’Europe, ils ont très vite vu que le problème était le même chez eux. De même le monde d’après devra évaluer l’impact aussi bien positif que négatif de toute décision guidée par la pression médiatique du moment

7. Que les ressources humaines sont essentielles avec tous ces métiers dits « cachés » qu’on a souvent oubliés mais qui sont les garants de notre société et notre solidarité ; ces fameuses structures support qu’on oublie tellement tant elles nous paraissent naturelles.

8. Que la médecine ne réussit que si elle est participative. On l’a bien vu avec le confinement et les gestes barrière que chacun a dû respecter pour limiter la diffusion de l’épidémie et la saturation du système de santé.

9. Que tout ce qu’on a appris par cette épidémie « virale » pourra aussi s’appliquer aux pathologies dites « non communicables » car non transmissibles par un virus mais combien transmissibles par notre mode de vie (tabac, alcool, drogue, obésité, sédentarité). La prévention, la médecine participative, l’éducation devront s’y développer comme cela a été le cas pour le Covid-19.

10. Que les urgentistes et les réanimateurs nous sont indispensables.

Enfin, cette crise majeure confirme la nécessité absolue de créer des structures de recherches et de soin d’excellence, comme les Institut Hospitalo-Universitaires (IHU), capables de relever les nouveaux défis sanitaires actuels et à venir. C’est ce que nous essayons de construire années après années à Toulouse sur le vieillissement en lien étroit avec le Conseil régional, le CHU, l’Inserm, l’Université Paul Sabatier, l’ARS (Agence Régionale de Santé) à partir du projet Inspire et du Gérontopole.

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