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BOUDU

Fabien Lhérisson, directeur du Metronum et du festival Rio Loco

Dernière mise à jour : 11 janv.

Du 14 au 18 juin, Toulouse accueillera la 28e édition du festival Rio Loco. L’occasion de faire plus ample connaissance avec son nouveau directeur Fabien Lhérisson, connu pour ses actions novatrices depuis 30 ans dans le milieu des musiques actuelles, qui a notamment été moteur dans la labellisation SMAC (Scène de Musiques actuelles) de la salle Le Plan à Paris. Et qui compte bien en faire de même avec le Metronum qu’il dirige depuis janvier.



À quel Rio Loco faut-il s’attendre avec vous aux commandes ?

Les festivals en France s’uniformisant, il est important pour nous d’affirmer notre singularité. Rio Loco est un festival de musiques du monde et doit le rester. Je veux que le public s’empare de ses thématiques. Pour ça, nous allons irriguer la ville avec des événements Rio Loco. Et pour renforcer le lien entre le festival et le Metronum, nous proposerons des soirées estampillées Rio Loco tout au long de l’année.


D’où vient votre passion pour la musique ?

Dans les années 1990, j’étais étudiant en géopolitique à l’université. J’étais clavier dans plusieurs groupes avant-gardistes qui mélangeaient rock et musiques africaines. Un jour, avec mes amis, on a décidé de créer un festival de musique, Campus à l’oreille, dans l’école. Ça a été une révélation, un vrai coup de foudre.


Jusqu’à en faire un métier ?

Je dois ce choix à la contrainte du service militaire. Je ne voulais absolument pas le faire, donc j’ai décidé d’être objecteur de conscience. J’ai rejoint le festival de Saint-Denis, qui est un grand festival de musique liturgique. Je devais sensibiliser le public à la programmation du festival, organiser et créer des actions musicales. À la fin des 18 mois, un poste s’est créé sur mesure pour moi. Ça s’est terminé sept ans plus tard, avec l’organisation d’événements pour la Coupe du monde 98.


On dit que vous aviez aussi un certain talent pour la peinture…

J’ai dû choisir entre peinture et musique. J’ai opté pour la musique parce que la peinture est un milieu trop éprouvant pour l’entourage. Je suis assez radical dans mes choix, donc j’ai complètement arrêté.


Radical, comme lorsque vous quittez votre vie parisienne pour Toulouse ?

Je suis de Paris, mais j’ai grandi en banlieue. J’en ai fait une force et je le revendique. Mais le covid, les confinements, ont remis beaucoup de choses en question. Avec ma famille, on a ressenti le besoin de vivre une nouvelle histoire en dehors de Paris.


Avec la salle Le Plan, c’était aussi une nouvelle histoire ?

En 2013, on m’a confié la difficile tâche de fermer Le Plan, l’une des plus vieilles salles de France, un temple du rock n’roll pour en ouvrir une nouvelle à 500 mètres. Il y avait un deuil à faire pour toute une partie du public. J’ai fermé la salle en créant un festival en 2013, et en 2014 on inaugurait la nouvelle. Le début d’une aventure de 10 ans. Avec le temps, ces lieux, on les aime. Ils sont comme une extension de nous-même. On les incarne et on a du mal à s’en séparer.


Qu’est-ce qui vous a séduit dans le projet du Metronum ?

Ce qui est intéressant, c’est la création par le Metronum du festival Rio Loco. C’est un festival unique qui a un rayonnement international, une vraie singularité avec cette thématique qui revient chaque année et qui rassemble un public intergénérationnel. La combinaison des deux, avec cette salle dont l’image n’est pas encore totalement affirmée et ce festival, un petit bijou dans un écrin de verdure, c’était la destination rêvée.


Quelles sont vos ambitions pour cette salle ?

Qu’elle obtienne le label SMAC (Scène de musiques actuelles) en accompagnement des artistes amateurs et en voie de professionnalisation. Nous allons mettre en place en 2024 le Metro lab, avec un appel à candidatures en novembre 2023. Ce sera une année importante, avec le lancement du nouveau projet artistique et culturel, les trois ans de la Women Metronum Academy, et les 10 ans du Metronum. Je veux que ce soit un lieu à l’image de Rio Loco, où les familles peuvent se retrouver. Une salle de quartier, mais pour tous les Toulousains et Toulousaines.


Festival Rio Loco du 14 au 18 juin 2023 à Toulouse.

Festival Rio Loco du 14 au 18 juin 2023 à Toulouse.


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