Futurapolis, le forum toulousain high-tech créé en 2012 par l’hebdomadaire Le Point, opère cette année une mue salutaire. Après sept éditions passées à constater l’innovation en marche, l’événement semble décidé à mettre le progrès à l’épreuve. À la qualité des intervenants (Tirole, Damasio, Pierre de Villiers etc.) marque de fabrique historique de Futurapolis, s’ajoutent désormais des sujets de conférence dont les contours sociétaux, critiques et philosophiques sont au cœur des préoccupations quotidiennes de chacun. À mi-chemin entre Black Mirror, Asimov et un forum traditionnel, cette édition de Futurapolis trace donc une voie du milieu entre le progressisme béat et l’immobilisme exalté. On s’y demandera si l’on a encore droit à la furtivité, si nous aurons bientôt à souffrir de l’omniprésence (voire de l’omniscience) des GAFAM, si les notifications qui arrivent chaque seconde sur nos mobiles, ordis et téléviseurs ne finiront pas par avoir raison de nous, si les robots seront toujours sympas avec nous, comment la médecine de demain nous fera vivre plus vieux en régénérant nos organes, si la ville de demain appartiendra à la mairie ou à Google, si cette société dans laquelle chacun note compulsivement son prochain ira ailleurs que dans le fossé, si les enfants de nos enfants seront génétiquement modifiés, et même comment nous protéger, demain, de l’immense péril du deepfake. Bref, tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur l’avenir sans jamais oser le demander.
Futurapolis, les 14, 15 et 16 novembre au Quai des Savoirs.