La peste a fait des millions de victimes en Europe avant le xixe siècle, et la maladie n’a jamais épargné Toulouse. C’est entre 1628 et 1634 que la peste noire a été la plus dévastatrice. Certains auteurs occitans parlent de 80 000 morts, soit un stade de France un jour de finale. Ce qui est tout à fait impossible car il n’y avait pas 80 000 habitants à Toulouse à ce moment-là. On sait donc seulement qu’il y a eu beaucoup de morts et pour cause : on ne sait pas soigner la peste. On a bien quelques idées : nettoyer les logements, cesser de jeter les excréments par la fenêtre ou éviter les rapports sexuels. Les remèdes les plus loufoques sont aussi les plus répandus : avaler de la corne de cerf, de la poudre de grenouilles calcinées, de l’huile de scorpion ou du mercure. On imagine bien que dans ces conditions, la peste ne cesse de se répandre et les morts de se multiplier. Alors que les malades s’entassent dans l’hôpital Saint-Sébastien, l’ancêtre de la Grave, les cadavres sont précipités dans le fossé entre les remparts de la ville et la Garonne, à la place de l’actuel canal de Brienne. À n’en pas douter, lorsque les travaux ont été entrepris 130 ans plus tard pour creuser le canal, les ouvriers ont dû tomber sur un os…
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