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BOUDU

Histoire : les rebelles de la forêt

En 1827, alors que Charles X est au pouvoir depuis quelques mois seulement, une réforme du Code forestier bouscule la vie des paysans ariégeois. Une nouvelle loi vient interdire le ramassage du bois, la chasse, la pêche, la cueillette et le pâturage dans toutes les forêts communales à partir de 1830. C’est sûr qu’aux yeux des Parisiens, c’est pas grand chose, mais pour les Ariégeois qui vivent en quasi-autarcie, c’est autre chose. Seuls quelques grands propriétaires pensent pouvoir tirer un bénéfice de cette réforme et faire du fric. Pour tous les autres, c’est la disette assurée. La population décide alors de se rebeller. À la nuit tombée, les hommes portent de longues chemises blanches ou des peaux de bête, des foulards, mais aussi des perruques et du maquillage, et profitent de la pénombre pour attaquer gardes-forestiers, gendarmes et grands propriétaires. Quand les autorités tentent de faire appliquer la loi en s’emparant des bêtes en pâture sauvage, les gendarmes se retrouvent confrontés à des dizaines de ces “demoiselles” qui les insultent et leur jettent des pierres. C’est une vraie guérilla qui commence du côté de Sentein, un petit village d’un millier d’âmes. Dans toute l’Ariège, pendant quelques années, personne ne dort sur ses deux oreilles. Le 23 février 1831, après avoir semé la terreur dans les terres, les “demoiselles” parviennent finalement à se faire entendre puisqu’une ordonnance ministérielle supprime (pour l’Ariège uniquement), la réglementation du Code forestier de 1827. On libère alors les “demoiselles” condamnées, et on tire un trait définitif sur cette histoire.

Retrouvez Marine Gasc sur son blog racontemoilhistoire

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