S’il vous arrive de longer la Garonne entre le pont Saint-Pierre et le Pont-Neuf, vous êtes certainement familier des vestiges de l’ancien Pont-Neuf. Son histoire est pour le moins intéressante. Cet aqueduc antique a été modifié avant le XIIe siècle pour accueillir la traversée des piétons d’une rive à l’autre. En 1281, il s’effondre du fait des crues répétées. L’accident, qui l’a tristement rendu célèbre, fait 200 morts, emportés jusque dans l’Atlantique. Après de multiples travaux et malgré certaines rechutes, le pont a supporté pendant de nombreuses années « la gabio ». Autrement dit, « la cage ». Mais à quoi pouvait bien servir une cage en fer suspendue à une poulie au-dessus de la Garonne ? Tout simplement à laver le corps et l’esprit des Toulousaines coupables de luxure. En effet aux xive et xve siècles, la prostitution est interdite et les femmes accusées de prostitution ou de proxénétisme sont enfermées dans la cage et plongées au fond de la Garonne pendant plusieurs minutes. Les croyances populaires de l’époque disaient que seules les innocentes en ressortaient vivantes. Et elles étaient assez rares ! Faut dire que pécheresse ou non, après dix minutes sous l’eau… tu ne fais plus de bulle. Au xvie siècle, après une ultime destruction des pieds du Pont-Vieux par la Garonne, des travaux ont été menés pour construire le Pont-Neuf. La cage, elle, avait déjà disparu… mais pas la luxure
Retrouvez Marine Gasc sur son blog Raconte-moi l’Histoire.
Comments