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  • BOUDU

L’agenda culture Toulouse et Occitanie

Dernière mise à jour : 5 janv.


Agenda séries-ciné-lecture-spectacle vivant, à la portée de tous et à l’échelle de la région.


Salon du ivre

Sans doute la promesse la plus séduisante de cet octobre culturel : la première édition du “BU”, festival tout entier consacré à l’ivresse. 12 heures de conférences, concerts, projections et dégustations pour explorer les contours de cette familière altération des sens. Que les hygiénistes rangent leur flingue : on n’est pas là dans l’apologie de la défonce. Plutôt dans une « respiration nécessaire et positive », dixit l’initiateur du festoche Benjamin Böhle-Roitelet, patron du Nabuchodonosor, mythique bar à vin de la rue du Coq-d’Inde.

Pour causer ébriété, que du beau linge : la responsable éditoriale du Figaro vin, Alicia Dorey, le romancier Guillaume Sire, l’auteur-buveur-compositeur-interprète Nicolas Jules, le chef du Rocher de la vierge Mikael Lecumberry, et l’universitaire Véronique Grappe-Nahoum. Cette anthropologue, fille d’Edgar Morin, a écrit une demi-douzaine d’ouvrages sur l’ivresse. On apprend en lisant sa bio qu’elle a appelé en 2007 à voter Ségolène Royal, mais on ignore si la chose a un rapport avec son sujet de prédilection. 

BU, le 7 octobre de 14H à 2H du matin rue du Coq-d’Inde– bufest.org


Façon puzzle

Planqué dans un appartement du quartier Saint-Aubin, le studio toulousain Umeshu Lovers abrite certains des meilleurs artistes numériques français. Leurs collaborations avec les grandes firmes internationales du cinéma et du jeu vidéo (Dreamworks, Ubisoft, Sony Pictures) sont légion, et leur nom est crédité au générique du film Mario, sorti au printemps (lire le Boudu d’avril 23). Le 27 septembre, Umeshu a lancé sa première production 100% maison, Danghost, un jeu de puzzle arcade dont les décors et les personnages sont un clin d’œil permanent au studio Ghibli du grand Miyazaki. C’est beau, local, et ça change de Candy Crush. 

Danghost, sur mac et PC – danghost.com


© UMESHU
© UMESHU


Trot beau

Affichiste culte des théâtres toulousains et des festivals de la région, l’artiste helvète Ronald Curchod excelle aussi dans le livre jeunesse. Il le prouve une fois encore avec ce Cheval sorti le mois dernier aux Éditions du Rouergue. On y suit au fil les pages un cheval et un enfant qui longent un fleuve jusqu’à la mer. Au passage, on regarde le paysage. Le texte minimaliste trahit le goût de Curchod pour le haïku, et la peinture a tempera (technique de peinture à l’eau qu’on croit à tort réservée aux débutants) révèle des matières et des lumières inouïes. À tel point qu’après avoir fermé le livre, on jurerait avoir éteint la lumière. 

Cheval, Ronald Curchod – Éditions du Rouergue – dès 6 ans / Auteur en dédicace le 21 octobre à 10h30, librairie La Préface à Colomiers


Ronald Curchod
© Ronald Curchod


Mélodistes

Tout séduit qu’on soit par le parti pris du 37e Jazz sur son 31 (la jeune scène française et les grands talents féminins), on ne peut s’empêcher, préférence locale oblige, de recommander les jazzmen toulousains entredeux- âges du Rémi Panossian Trio (RP3). D’abord parce que leur septième album Sun, monkey, voltage, a mis tout le monde d’accord à sa sortie il y a un an, ensuite parce que cette formation née en 2009 fabrique ce qui plaît le plus au grand public : des mélodies. Du jazz accessible, donc, comme le festival du CD 31 aime en distiller depuis quarante ans.

Jazz sur son 31, festival du 4 au 15 octobre – 74 concerts dans 24 communes – RP3 + Remy Gauche, le 7 octobre au Pavillon République


Cros country

André Cros (disparu en 2021 à l’âge de 94 ans) est avec Dieuzaide (dont il fut le disciple), et Germaine Chaumel, le troisième grand photographe humaniste toulousain du XXe siècle. Si les Toulousains connaissent mal ses images, c’est qu’il a fait l’essentiel de sa carrière à Bordeaux au journal Sud-Ouest, faute impardonnable de ce côté-ci de la Garonne. Son amour de la région, son sens de la lumière et son sens de l’humour en font pourtant un formidable portraitiste de l’esprit du Sud-Ouest. L’exposition qui accompagne la Coupe du monde à la médiathèque José Cabanis rassemble ses clichés rugbystiques saisis sur le pré ou dans les tribunes. Partout du mouvement, partout du second degré, partout ce noir et blanc velouté, et partout ce regard attendri posé sur l’Autre. À voir !

André Cros, photographe de terrain – jusqu’au 26 novembre, médiathèque José-Cabanis


André Cros - archives municipales de Toulouse 53Fi-4601
© ANDRÉ CROS – ARCHIVES MUNICIPALES DE TOULOUSE


Lâcher-prise

Le centre de développement chorégraphique national de Toulouse (La Place de la danse) inaugure sa saison depuis 7 ans avec une journée de la danse qui porte la chorégraphie dans la rue, sauf quand il pleut. Deux spectacles cette année (duo Fantasie minor de MArco da Silva Ferreira, et CHEB in situ de Filipe Lourenço), une installation (Les baigneurs de Clédat et Petitpierre), et une conclusion en apothéose au jardin Raymond VI, avec la Piste à dansoire de Mobil Dancing. Une boîte de nuit itinérante ouverte à tous, même aux enfants, dans laquelle chacun est invité au lâcher-prise au milieu de meneurs de danse. On ira donc s’y lâcher. Il paraît que ce qui se passe au Mobil Dancing reste au Mobil Dancing. 

Le Jour de la danse – 7 octobre programme complet laplacedeladanse.com


@Damien Bossis


L’ennemi dans la glace

Les couples qui durent sont rares. Les couples qui travaillent ensemble sont rares. Les couples qui travaillent ensemble et durent sont rares. Alors les couples d’artistes qui travaillent ensemble et durent…  

Voilà qui rend Anne et Patrick Poirier tout à fait singuliers. Depuis leur rencontre à l’école des arts décoratifs de Paris au début des années 1960, ils échafaudent ensemble une œuvre transdisciplinaire (avec un fort penchant pour l’installation) hantée par le monde en ruines dans lequel ils ont vu le jour en 1942. Une grande installation de leur cru occupe ces jours-ci la salle du Prince Noir du musée Ingres Bourdelle à Montauban. Une évocation de la fragilité du monde, des civilisations et des êtres, éclairée au néon et remplie d’oiseaux de malheur. 


Un miroir du monde, installation d’Anne et Patrick Poirier – jusqu’au 15 mai au musée Ingres Bourdelle (Montauban)


© JEAN-JACQUES-ADER


À l’orgue regarde

Malgré ses vieux tuyaux, ses vieilles églises et ses airs de pas y toucher, Toulouse les Orgues tient toujours un propos piquant et pile-poil dans l’époque. Entre deux grands rendez-vous intemporels taillés pour les mélomanes (le virtuose basque Thomas Ospital, le génial improvisateur Giulio Tosti, l’institutionnel Orchestre du Capitole qui se produira pour la première fois avec un orgue à Saint-Pierre des-Cuisines), on vivra des moments au diapason de notre temps : impro de l’organiste Jérémy Joseph sur le France-Italie de Coupe du monde retransmis en direct sur grand écran en l’église du Gesù ; concerts gratuits pour les familles ; soirées privatisées pour les étudiants ; version orgue d’un opéra de Poulenc avec une soprano qui chante 45 minutes au téléphone ; cours de yoga au son de l’orgue ; et conférence-concert de Joy-Leilani Garbutt, organiste-musicologue américaine militante de l’égalité « des genres » dans la musique, dont le travail approfondi sur les compositrices françaises a fait l’objet d’une thèse remarquée. Conférence à retrouver début novembre dans un podcast inédit signé Boudu. 

Toulouse les Orgues, du 4 au 15 octobre


Major mouvement

La compagnie du chorégraphe toulousain Pierre Rigal a 20 ans. Rigal, c’est cet ancien champion de France de 400 m haies tombé raide de la danse après avoir poussé par hasard la porte du studio d’Eddy Maahlem  (lui aussi sportif de haut niveau passé l’aikido et la boxe) à Saint-Cyprien. En 20 ans, il a porté partout dans le monde sa vision du mouvement et exploré les gestuelles de Giresse et Platini aussi bien que celle des danseuses de l’Opera de Paris. Pour célébrer ces deux décennies, il donne cette année la plupart de ses pièces, y compris les plus exigeantes physiquement qu’il interprétait il y a 20 ans. Ce mois-ci on verra Bataille (2013), duo ambigüe entre catch et danse contemporaine, dans lequel les coups portés ont souvent des airs de caresses ; un peu comme dans La Fessée de Brassens. 

Bataille, le 13 octobre au Centre culturel Henri Desbals à Toulouse, le 7 novembre à l’Université Toulouse Capitole 1

Bataille ©ThierryChateau


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