top of page
Luca SARGES

La gauche unie… au moins pour une journée

Pour la quatrième année, la gauche était réunie à Bram, dans l’Aude, pour se pencher sur la montée des populismes et remédier à la crise de confiance démocratique. Boudu a sacrifié une partie de son week-end pour vous immerger dans cette journée.

Photo : © Rémi BENOIT
Photo : Rémi BENOIT

Des électeurs qui votent de moins en moins mais de plus en plus à l’extrême droite. Sombre présage pour la gauche, en opposition avec le temps plutôt clément de ce samedi de mi-septembre où plus de 2000 personnes, majoritairement âgées, ont fait le déplacement dans ce parc de 2 hectares, pour assister à l’évènement à l’appel de Carole Delga. La présidente de la Région Occitanie ne ménage pas sa peine pour mettre en pratique ce qu’elle répètera plus tard comme un mantra en conférence de presse : « La gauche ne doit pas fonctionner en cercle fermé mais en faisant beaucoup de terrain ». Assurément, la star de la journée, c’est elle. Pour preuve, la nuée de photographes qui s’agglutinent autour d’elle tout au long du (difficile) chemin qu’elle parvient à se frayer dans les travées du village associatif. Elle n’est pas la seule figure de premier plan présente à Bram. On aperçoit Bernard Cazeneuve dans la foule. Il y a quelques semaines, on parlait de lui pour Matignon, mais ce matin, il passerait presque inaperçu avec sa veste rouge qui lui donne des airs de Monsieur Loyal. Après avoir phosphoré toute la matinée, la foule s’anime : c’est l’heure du cassoulet. Les organisateurs ont vu les choses en grand avec de jolies tables nappées de la même couleur que les chapiteaux. Dans l’assiette, c’est La Maison Bareil, installée à Alzonne, tout près de Bram, qui régale. Au menu, lasagnes végétariennes et cassoulet. Un sans-faute à part peut-être des « haricots un peu trop cuits » selon un convive… que sa réserve n’empêche pas de se resservir généreusement. Pour accompagner le tout, un corbières léger et fruité qui passe (trop?) bien. Au milieu du repas, une voix s’élève, celle de Carole Delga : « Je voudrais remercier cette gauche humaniste, qui aime le travail et met sur la table la question des conditions de travail, et de la laïcité. » Intervention chaudement appréciée par le public qui se remet à manger avant de relever la tête de l’assiette pour saluer l’arrivée de François Hollande mitraillé par les photographes.


Photo : © Rémi BENOIT
Photo : Rémi BENOIT

Lutte des glaces

Pendant que les convives se rafraîchissent avec leur glace fabriquée par La Belle Aude, (l’ancienne usine Pilpa de Castelnaudary reprise en scop voilà dix ans par ses salariées) les journalistes sont conviés en conférence de presse. Carole Delga y expose sa solution pour regagner la confiance des électeurs. « Il faut être à l’écoute de la population. En tant que présidente de Région, je dois montrer que j’ai davantage les pieds sur terre que sur le piédestal. La politique ce ne sont pas que des paroles mais aussi des actes. »


« Une grande union de la gauche doit s’affirmer par le dialogue »

Carole Delga


À 15 heures, sur la digestion, démarre une conférence en présence notamment de Javi López, vice-président du Parlement européen et membre de la Commission exécutive du PSC/PSOE, et Katja Meier, ministre écolo du Land de Saxe (Allemagne). Thématique : Europe, USA : comment lutter contre les populismes. L’attention semble retomber dans le public. Il se réveille lorsque Carole Delga et Raphaël Glucksmann viennent s’asseoir à la fin du discours de François Hollande. Le tonnerre d’applaudissements qui suit a beau couper le député de la Corrèze dans sa conclusion, il lui offre également la possibilité d’un trait d’esprit dont il a le secret en observant « La présidente de Région organise aussi bien ses entrées que ses sorties. » Puis vient l’entretien croisé entre la présidente de Région et le co-président de Place Publique. Ils débattent notamment des actions à venir de la gauche face à l’extrême droite. L’occasion pour le député européen de rappeler que « son résultat aux élections européennes redonne de l’espoir pour cette gauche sociale qui rejette le populisme » sans oublier de rappeler que « la domination de LFI sur la gauche est une machine à fabriquer du vote RN ». L’échange est quelque peu perturbé par l’irruption d’un homme ayant visiblement trop forcé sur le corbières. Cela n’empêche pas Carole Delga de conclure la journée en rappelant « qu’une grande union de la gauche doit s’affirmer par le dialogue et non par l’insulte et l’invective ». Condition sine qua non pour retrouver le chemin du pouvoir.


Photo : © Rémi BENOIT
Photo : Rémi BENOIT
Photo : © Rémi BENOIT
Photo : Rémi BENOIT

bottom of page