Naco Paris n’est pas ce que la société aurait voulu qu’il soit. Né dans le Nord modeste, loin du glamour de la capitale, il a conçu ses premières créations en faisant de la récup dans les poubelles, avant de les voir portées sur les podiums parisiens. Né homme, il s’habille en femme quand ça lui prend. Né dans une société ébahie par les filiformes, il revendique son physique considérablement rebondi. Issu d’une famille modeste, il vend sur sa boutique en ligne des t-shirts à slogan à 100€ et des tote-bag à 55€ sur lesquels on lit « Art is resistance » ou « Karl Who ? ». Son univers artistique dépasse largement les contours de la mode, comme on s’en apercevra en avril à la Fondation Espace Écureuil, qui accueille une partie de ses œuvres, installations et curiosités. Avec son image pour sujet et son corps comme matière, Naco (qui signifie couard ou efféminé en espagnol et plouc en argot mexicain) s’autorise toutes les extravagances, notamment une parodie en miroir de la jeune fille à la perle de Vermeer, et une vidéo dans laquelle se succèdent jusqu’au vertige rires forcés et rires sincères. À voir tout au long du mois d’avril, y compris le dimanche 10. L’Espace Fondation Écureuil restera exceptionnellement ouverte ce jour-là, sans doute pour égayer le chemin qui mène aux urnes.
All Over – Naco Paris 8 avril > 7 mai – Espace Fondation Écureuil
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