top of page

Paysanne épanouie - Marie Duffo

Sébastien Vaissière

Dernière mise à jour : 6 janv.

Jusqu’alors comptable dans le garage auto de son mari, Marie Duffo a réalisé en 2015 dans le Gers un rêve de chèvres et de tommes puisé à la source de son enfance rurale. Depuis sa chèvrerie ou les bêtes bêlent en écoutant France Musique, elle jette, dix ans après son premier fromage, un coup d’œil satisfait sur ses premiers pas de paysanne.

Marie Duffo - Photo : Sébastien Vaissière
Marie Duffo - Photo : Sébastien Vaissière

À quel âge avez-vous amorcé votre reconversion ?

48 ans. J’avais déjà une vie derrière moi. Une carrière de comptable, un mari, deux enfants.


Pourquoi changer de vie ?

On avait un garage. Mon mari était à l’atelier, moi à la compta. Un jour, en faisant les comptes, je me suis aperçue qu’il fallait investir pour continuer à travailler, et que cet investissement allait nous endetter pour des années. On a décidé de vendre. Pour fêter ça, on a pris des congés en camping-car dans le Gers. Un choc. J’y ai retrouvé le Pays basque de mon enfance. J’ai choisi de m’y installer en 2011 pour devenir paysanne, avec une ferme à retaper, un site à sauver, un troupeau à mener. Mes premiers fromages sont sortis de la ferme en 2015. C’était mon rêve de toujours, la suite logique du lien un peu particulier que j’entretiens avec les animaux.


Un lien de quel ordre ?

J’étais toute petite quand ça a commencé. Quelque chose m’interpellait chez les animaux : pour une raison inconnue, je savais ce qu’ils éprouvaient et ce qu’ils voulaient. Je ne le devinais pas. Je ne l’entendais pas. Je le savais. La première fois, c’était avec mon chat. Un chaton noir que mon père m’avait offert avant de mourir. J’avais six ans. Ce truc avec les animaux, ça me le faisait même à distance. Si on tuait le cochon pendant que j’étais à l’école, je le savais. C’était comme un grand vide qui s’ouvrait en moi en pleine classe. Puissant, soudain, brutal. De retour à la maison je disais : « Je sais que vous avez tué le cochon à 10 heures ! » On me regardait avec de grands yeux : « Comment tu sais ? »


Vous souhaitez en lire plus ?

Abonnez-vous à boudulemag.com pour continuer à lire ce post exclusif.

bottom of page