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  • BOUDU

Reboot Renaissance

On attend beaucoup de l’exposition Toulouse Renaissance. D’abord parce qu’elle s’inscrit dans un mouvement de redécouverte du patrimoine des villes de province (expos similaires à Tours en 2012, Lyon en 2015, Évreux en 2017). Ensuite parce qu’elle était annoncée depuis des semaines comme LA grande exposition de l’été, taillée pour séduire les locaux et attirer les touristes. Et, surprise, plutôt que surfer sur l’image d’Épinal de cette période faste de l’histoire de la ville (hôtels pasteliers italianisants et capitouls emperruqués), cap est mis courageusement sur la recherche, avec le concours de neuf chercheurs doctorants de Jean-Jaurès, et le choix de nouveaux biais d’exploration (artistes découverts dans les dernières décennies, livres peints, vitraux, tapisserie etc.).

Pascal Julien, commissaire scientifique de l’expo et prof d’histoire de l’art à Jean-Jaurès, en résume l’état d’esprit en ces termes : « La Renaissance à Toulouse, ce n’est pas que le pastel, les capitouls et Bachelier (LE sculpteur et architecte de la Renaissance toulousaine, ndlr) ». Difficile, pour les béotiens que nous sommes, de contester les dires de l’érudit qu’il est, même si en apparence c’est un peu comme prétendre que le rugby ce n’est pas qu’un ballon et 30 mecs en short, ou que le cassoulet ne se résume pas à ses haricots. Certains le regretteront, qui ne comprendront pas que dans un musée des Beaux-Arts, l’intérêt scientifique prévale sur l’intérêt esthétique. Mais que les esthètes se rassurent, l’expo mérite qu’on s’y rende, ne serait-ce que pour admirer les renversantes têtes sculptées d’apôtres en pleurs…  de Nicolas Bachelier. 

Toulouse Renaissance – Au musée des Augustins jusqu’au 24 septembre – À la Bibliothèque du Patrimoine jusqu’au 16 juin

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