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BOUDU

Scop : 5 questions à Muriel Decout


Les Scop ont un taux de survie à cinq ans de 10 % supérieur aux autres entreprises. Pourquoi tiennent-elles mieux ?

Il y a une capacité à résister à la difficulté quand on est nombreux. D’abord parce qu’on se serre les coudes, ensuite parce qu’on dispose de plus de moyens et qu’on peut jouer sur un certain nombre de variables. À cela s’ajoute le fait de tout partager, aussi bien les efforts que les résultats, ce qui est un élément très important.

Le monde des Scop est-il bien compris par le grand public ?

Pas suffisamment. Pendant longtemps, on n’entendait parler de nous qu’au travers des entreprises en difficulté. Nous étions perçus comme un dernier recours. Les choses ont commencé à changer il y a une quinzaine d’années avec des entreprises comme Scopelec ou Chèque Déjeuner désireuses de changer l’image des Scop. Et la crise de 2008 a amplifié le phénomène.

En quoi la crise de 2008 a-t-elle « profité » aux Scop ?

Elle a amené une prise de conscience sur le fait que l’économie financiarisée était dangereuse pour les emplois, y compris pour ceux qui montent leurs boîtes. Le statut correspond aux aspirations d’aujourd’hui : prendre son destin en main, savoir quel sens on peut donner à son travail, être dans un fonctionnement collaboratif et participatif.

Quelles sont les idées reçues qui perdurent à propos des Scop ?

La première d’entre elles concerne le principe de 1 homme = 1 voix. Les gens se disent que cela doit être la pagaille si chacun fait ce qu’il veut. En réalité, hormis les assemblées générales où le salarié-associé exerce son droit de vote, le fonctionnement de la Scop est celui d’une société classique avec le droit du travail qui s’applique.

Avec comme objectif le profit ?

Elles doivent faire des résultats comme les autres entreprises ! Si une Scop n’en fait pas, au bout d’un moment elle meurt parce qu’elle ne peut pas réinvestir. Sans compter qu’il y a toujours un moment où cela va moins bien. Il y a parfois une confusion avec le fait que, dans les Scop, on ne peut pas réaliser une plus-value en revendant ses parts sociales

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