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Toulouse, fâchée avec l’art contemporain ?

C’est l’un des grands paradoxes de Toulouse : une vie culturelle riche, mais peu de visibilité accordée aux arts plastiques contemporains. Au-delà du musée des Abattoirs, du Château d’Eau et de la Fondation Écureuil, les Toulousains n’ont généralement pas connaissance d’autres sites où étancher leur soif de création contemporaine. Certains évoquent l’Espace Croix-Baragnon, lieu emblématique de la création régionale pendant plus de quatre décennies, fermé par la municipalité durant l’été 2017, et remplacé par une programmation nomade, avec une préférence, annonce-t-on à la mairie, « pour des accrochages à la Chapelle des Carmélites ». Cette liste des incontournables toulousains ne reflète fort heureusement pas la réalité. D’autres structures existent, comme le Ciam (Centre d’initiatives artistiques du Mirail), Lieu Commun (à Bonnefoy), le BBB (Borderouge), l’Adresse (du Printemps de septembre) ou encore l’Isdat (École des Beaux arts). « Ces sites manquent de visibilité et sont réservés aux initiés, essentiellement des jeunes déjà dans le réseau, observe Jérôme Carrié, chef de projets arts visuels au Ciam et président du réseau d’art contemporain Pinkpong. Il n’y a pas de véritable volonté politique de rendre l’art contemporain accessible à tous. »

 Nous sommes dans un budget contraint, les projets culturels comme il y a 30 ou 40 ans, c’est terminé !

À la mairie, on se défend en évoquant le record de fréquentation des Abattoirs, avec 160 000 entrées en 2017, et les 100 000 visiteurs de la dernière édition du Printemps de Septembre, devenu biennal en 2016. « Je dois contenter tous les publics, ceux qui aiment l’art contemporain comme ceux qui n’y sont pas sensibles, précise Pierre Esplugas-Labatut, adjoint au maire chargé des musées et de l’art contemporain, et président des Abattoirs. Mon devoir d’élu est de rester neutre. Je n’ai pas à exprimer mes goûts en matière d’art. » Sur les 80 millions consacrés à la culture par la Ville (auxquels s’ajoutent 64 millions de la Métropole), le budget alloué à l’art contemporain est de 2,9 millions d’euros. À titre de comparaison, il était de 3,6 millions d’euros en 2011. Quant à connaitre la répartition du montant alloué, l’élu préfère garder le silence « pour éviter d’attiser les rivalités entre les différents bénéficiaires ».

Agoraphobia de Franz West


Parmi les projets liés à la création contemporaine prévus d’ici la fin du mandat : la création d’un lieu d’exposition sous le dôme La Grave, l’extension du Château d’Eau pour y abriter le fond du photographe Jean Dieuzaide, acquis par la municipalité en juin 2016, et la création d’un nouveau bâtiment d’accueil accolé au Musée des Augustins. « Nous sommes dans un budget contraint, martèle Pierre Esplugas-Labatut, les projets culturels comme il y a 30 ou 40 ans, c’est terminé ! » Un point de vue que ne semblent pas partager les élus des villes voisines, qui investissent massivement dans la création contemporaine. À Montpellier, par exemple, à côté du Musée Fabre, de la Panacée, du Carré Sainte-Anne, et du Pavillon populaire (espace consacré à la photographie), le Moco (centre d’art contemporain de Montpellier) ouvrira ses portes en 2019. À Sète, en plus des expositions du Crac (Centre régional des arts contemporain), du Musée des Arts modestes et du musée Paul-Valery, les habitants bénéficieront d’ici 2020 d’un vaste pôle culturel signé Rudy Ricciotti (architecte du Pavillon Blanc à Colomiers et du Ciam de Marseille) situé dans les anciens chais du Quai des Moulins. Enfin, toujours en Occitanie, Arles est en passe de devenir l’une des capitales européennes de l’art contemporain avec sa fondation Luma, (10 ha de friches reconvertis en centre de production et de recherche artistique) qui intégrera la fameuse tour signée de l’architecte Frank Gehry.

Inertie historique Depuis le succès du Guggenheim de Bilbao, l’art contemporain, autrefois accusé de tous les maux, est devenu un joker culturel créateur de lien social et d’attrait touristique. Et le résultat est plutôt probant, à en croire la récente étude menée par Atout France : « Les villes capitalisent sur cet engouement sans précédent pour la création contemporaine en attirant un nombre de visiteurs toujours plus nombreux », précise l’étude. « Le public reste très demandeur et est toujours au rendez-vous », confirme Sylvie Corroler, directrice de la fondation Espace Écureuil, qui enregistre près de 30 000 visiteurs par an. « Mais, comparé à d’autres villes, et au regard de son rang de quatrième ville de France, il manque de grands lieux institutionnels qui combleraient les attentes du public », ajoute-elle. Pour justifier le goût modéré de la Ville rose pour les arts plastiques actuels, certains évoquent l’arrivée très tardive (en 2000) du musée des Abattoirs. Pour Marie-Béatrice Angelé, conseillère pour les arts plastiques à la Drac, « pendant longtemps, ce qui ne se faisait pas à Toulouse se faisait dans les villes limitrophes. En 1985, il y a eu un centre d’art contemporain à Labège, fermé en 1991, quand la décision a été prise de créer le musée des Abattoirs. Aujourd’hui encore, la Maison Salvan à Labège, le Pavillon Blanc à Colomiers, ou le Majorat à Villeneuve-Tolosane sont des centres d’art très actifs, mais méconnus des Toulousains ».

LA BOURGEOISIE TOULOUSAINE A LONGTEMPS VÉCU avec comme seules références les peintres du XIXe de la Salle des Illustres, dans le déni de l’art de SON époque. 


Ancien commissaire priseur affilié à la célèbre maison de vente aux enchères Artcurial, Jacques Rivet est un fin connaisseur des relations entre l’art contemporain et les édiles : « L’inertie est historique. Toulouse est un grand village qui a grandi trop vite, sans renouvellement de sa bourgeoisie. Ses notables ont longtemps vécu avec comme seules références les peintres du XIXe de la Salle des Illustres, dans le déni de l’art de leur époque ». De 1855 à 1950, la ville et le musée des Augustins n’ont ainsi acquis aucune œuvre des courants impressionnistes et de leurs suites, le fauvisme, du cubisme, du surréalisme et de l’abstraction naissante. « L’un des premiers tableaux modernes achetés par le musée des Augustins, confirme Jacques Rivet, est une toile de Serge Poliakoff, au début des années 1970, sous l’impulsion de son conservateur Denis Milhaud, à qui l’on doit le rideau de scène de Picasso que l’artiste légua à la ville. C’est lui qui a initié la population à l’art contemporain en exposant des peintres d’avant-garde. » Cette analyse, un brin mordante, n’a cependant pas empêché Jacques Rivet de se lancer dans l’aventure. En juin dernier, il ouvrait sa galerie, place Saintes-Scarbes, en exposant le peintre abstrait Serge Fauchier. « Nous allons faire un vrai suivi de nos artistes et publier des monographies sur leur travail, explique son collaborateur Jean-Paul Barrès, président de l’association Art-Garonne, mais ouvrir une galerie, a fortiori à Toulouse où le marché de l’art est quasi-inexistant, reste un pari motivant ! »

L’EXCEPTION DU MÉTRO Si l’art contemporain est discret dans les rues de Toulouse, sous terre, c’est autre chose. 48 productions signées de Sophie Calle, Bernard Venet, Olivier Debré, Richard Di Rosa, Roman Opalka et autres figures de l’art contemporain jalonnent les lignes de métro et de tramway. Mais après 24 ans d’existence, certaines avaient pris un sérieux coup de vieux. En 2012, Tisséo a lancé un plan de restauration de 760 000 euros. Aujourd’hui, toutes les œuvres de la ligne B et A (exceptées celles concernées par les travaux de prolongement de quais) sont restaurées, soit 27 œuvres. Pour valoriser ce patrimoine flambant neuf, Tisséo devrait proposer une application pour smartphone destinée à familiariser les voyageurs avec les œuvres et les artistes du métro toulousain.


Fuite des pinceaux Dans les années 2000, la ville comptait encore une dizaine de galeries d’art contemporain, dont Sollertis, Jacques Girard et GPH, locomotives du secteur. Elles se comptent désormais sur le doigt d’une main. Le réseau Pinkpong, créé en 2008 pour fédérer les acteurs de l’art contemporain de l’agglomération, regroupe seulement deux galeries privées, auxquelles s’ajoutent deux autres non affiliées. « On a atteint le niveau d’étiage, constate Jacques Roubert, directeur de la galerie Le Confort des étranges, rue des Polinaires. Cela fait 15 ans que je me bats. Pour que ce soit rentable, il faut que je vende 7 000 euros de tableaux, or il n’y a plus qu’une poignée d’acheteurs. Et nous ne sommes pas aidés : aucun des artistes que je suis n’a jamais été acheté par la mairie ou par Les Abattoirs, y compris des artistes comme Enrique Brinkmann, considéré pourtant comme un des plus grands peintres espagnols contemporains ! » « Ce qui marche ici, c’est l’abstrait esthétique, le figuratif ou les coloristes, surenchérit Delphine André, directrice d’Exprmntl, dernière galerie à avoir fermé, il n’y a pas de véritable appétence pour l’art contemporain. Ce manque de curiosité est sans doute à associer à une absence d’éducation de l’œil. » Dès lors, comment expliquer le dynamisme des galeries de Bordeaux, Sète, Montpellier qui, pour certaines d’entre elles, peuvent se payer le luxe d’être présentes dans les salons ? Si les raisons sont parfois économiques, elles sont surtout culturelles et politiques, concluent unanimement les galeristes. Pour Cendrine Krempp, commissaire d’exposition et enseignante à Toulouse Business School et à l’université Jean-Jaurès, « les collectivités locales ne sont pas suffisamment impliquées. Pour relancer leur activité, Bordeaux avait par exemple, il y a quelques années, mis des lieux à disposition des galeristes. Confrontés à la déficience de l’offre, les collectionneurs désertent le marché local. La grande majorité, par facilité ou souci de ne pas se tromper, se rend directement dans les grandes galeries parisiennes ».

Création d’une installation vidéo par des artistes résidents à Mix’art Myrys


Cette absence de dynamique du marché de l’art local n’est pas sans conséquence sur les artistes. « Beaucoup sont déjà partis ou  envisagent de s’expatrier », observe Alexandre Lessoult, qui signe sous le pseudo A4 Putevie. « Toulouse porte une telle réputation de manque de soutien à l’art contemporain que ceux qui restent ici vont finir par être taxés de losers », s’amuse la plasticienne Marianne Plo, l’auteure du seul et unique site toulousain qui recense les artistes plasticiens de la région. Pour Annabelle Ténèze, directrice des Abattoirs, « l’important, c’est qu’ils restent en lien avec Toulouse ». C’est le cas par exemple du plasticien à la renommée internationale Antoine Catala, exposé récemment aux Abattoirs, ou du peintre Guillaume Bresson, à qui la Frac vient d’acheter une toile. À ce manque de visibilité s’ajoute le déficit d’ateliers publics. Du côté des Abattoirs, de la Drac ou de l’Isdat (école des Beaux-Arts), on exprime clairement sa préoccupation : « Nous avons mis en place des dispositifs d’accompagnement, comme des résidences post-production pour nos 29 étudiants fraîchement diplômés. Mais ils ont besoin d’espaces de création pérennes, car il faut environ dix ans pour arriver à vivre de son travail d’artiste », précise David Mozziconacci, directeur des études à l’Isdat. Bon an mal an, la Drac tente de résoudre le problème en accordant des subventions aux structures qui accueillent des artistes en résidence, comme le BBB et le Lieu Commun, ou directement aux artistes pour l’aménagement de leur atelier. Le plasticien Arno Fabre, a pu en bénéficier pour la fabrication de ses installations sonores et de ses fameux souliers mécaniques. « Il manque encore un espace de stockage, si bien que, comme beaucoup, je suis obligé d’intégrer ces contraintes dans ma production. » C’est le cas de la plasticienne Lucie Laflorentie qui se retrouve dans l’obligation de produire ses installations sur les lieux où elle expose son travail. « Ce n’est plus possible ! J’envisage sérieusement de déménager à Marseille ou à Sète, qui mettent à la disposition des artistes des espaces bien aménagés et peu chers. »

TOULOUSE PORTE UNE TELLE RÉPUTATION DE MANQUE DE SOUTIEN À L’ART CONTEMPORAIN QUE CEUX QUI RESTENT ICI VONT FINIR PAR ÊTRE TAXÉS DE LOSERS

Entreprise de désacralisation Des villes comme Nantes, Bordeaux, Marseille ou Sète ont investi dans l’aménagement des friches artistiques, fussent-elles temporaires, car, précise Cendrine Krempp, « cela permet de fixer les artistes sur place, d’écrire la ville autrement, en associant les artistes à l’urbanisme, mais aussi de désacraliser l’art contemporain auprès de la population ». Sans parler de leur rôle de locomotive de la vie culturelle, et de lieu de passage de marchands, amateurs, critiques et visiteurs. En attendant, les artistes s’organisent. Le collectif IPN, créé en 2012 par de jeunes diplômés de l’Isdat et rassemblant 18 artistes, partage le loyer d’un ancien entrepôt (rue des Jumeaux) et s’est doté d’un plateau collectif et d’une zone de stockage. « Nous avons fait le choix de créer notre propre espace et de ne pas dépendre de la municipalité », explique l’un des fondateurs. Consciente du problème, la ville affirme qu’une réflexion est en cours… Fin 2018, l’espace BBB, arrivé en fin de bail, disposera d’une surface de près de 400 m2 dans la future halle de la Cartoucherie. Là où la précédente équipe municipale avait prévu de transférer les 30 artistes du collectif Mix’art Myrys, installé rue Ferdinand-Lassalle. « Nous sommes en situation d’attente, la mairie devrait racheter le hangar où nous sommes installés depuis 2005 et le mettre aux normes », explique Joël Lécussan, coordinateur du lieu, qui regrette la lenteur des politiques à mettre en place un véritable plan de soutien à la filière des arts plastiques. « Il y a un vivier d’artistes important, un public pour l’art actuel, des lieux de création et d’expérimentation, de grosses entreprises susceptibles de soutenir le secteur… Tout est là pour que l’écosystème fonctionne ! »


Mécènes à la rescousse Aux Abattoirs, on multiplie les initiatives pour soutenir les artistes locaux, via les acquisitions du Frac ou des opérations comme le prix Mezzanine Sud, qui attribue une aide à la production à 4 artistes. On multiplie aussi les partenariats avec les universités et les écoles d’art. « Nous faisons notre possible pour créer une dynamique autour de la création contemporaine et la rendre accessible au plus grand nombre », explique Valentin Rodriguez, conservateur du patrimoine et directeur des collections. Avec un budget de 4 millions d’euros par an (dont 60% attribués par la ville) et une équipe de 40 personnes, le musée des Abattoirs peine en effet à remplir toutes ses missions. « On est toujours en train d’inventer pour rester dans le budget, car avec les 600 000 euros réservés à la programmation artistique, nous n’avons pas les moyens suffisants pour proposer une exposition Francis Bacon / Bruce Nauman, comme l’a fait par exemple, le musée Fabre, à Montpellier », ajoute-t-il. Face à cette difficulté, le musée des Abattoirs devrait prochainement créer un club d’entreprises mécènes sur le modèle de ce qui existe dans les grandes institutions muséales du Languedoc-Roussillon. « Tout est en train de s’organiser », souligne Annabelle Ténèze. La Drac et la Région Occitanie viennent par ailleurs de démarrer une vaste concertation en vue de définir une politique commune en matière d’arts visuels et plastiques. Un chantier intitulé Sodavi (Schéma d’orientation des arts visuels) qui vise « à améliorer les conditions de travail des artistes et à renforcer leur visibilité aux niveaux national et international ».

C’EST PLUTÔT AMUSANT D’OBSERVER QU’APRÈS AVOIR ÉTÉ DANS LE VISEUR DE LA MUNICIPALITÉ, LE GRAFFITI SOIT AUJOURD’HUI CONSIDÉRÉ COMME UN ÉLÉMENT DE SON PATRIMOINE. 

Graff et réconciliation Il est en revanche un secteur de la création contemporaine qui se porte comme un charme à Toulouse : le graff. En avril dernier, l’office de tourisme organisait son premier graff-Tour : un circuit de 2 heures à pied et en minibus accompagné d’un guide et du graffeur Panks. « Ces circuits affichent toujours complet », précise-t-on à l’Office du tourisme. Pour Olivier Gal auteur de l’ouvrage Une histoire du graffiti à Toulouse consacré à l’aventure de la Truskool, un collectif de graffeurs qui ont fait de la Ville rose un des hauts-lieux du graff, « il est plutôt amusant d’observer qu’après avoir été dans le viseur de la municipalité, le graffiti soit aujourd’hui considéré comme un élément de son patrimoine ». En juin dernier, la Truskool obtenait même une commande de la mairie pour réaliser une fresque de 30 mètres de haut sur une façade du boulevard Lascrosses. Dans les années 1990, la Truskool,  composée de Tilt, Der, CeeT, Soune, 2Pon, Sike et Tober, comptait parmi les collectifs les plus actifs de la scène européenne du graffiti. Leurs fresques se déployaient dans les grandes capitales, grâce notamment à leur sponsor Adidas. Trois filles : Miss Van, Mademoiselle Kat, puis Fafi, ont également contribué à la notoriété de l’art urbain made in Toulouse. « Ce sont elles qui, les premières, ont osé peindre leurs poupées sexy sur les murs des rues du centre-ville, en plein jour et à la vue des passants », précise Olivier Gal. Car à l’époque, les tags et les graffs sauvages étaient dans la ligne de mire des autorités locales, lesquelles vont, en 2000, se livrer à une campagne de nettoyage sans précédent. « Tout a été effacé sans aucun discernement, rappelle Olivier Gal. De cette période, il ne reste que le graff réalisé dans le jardin d’Embarthe.» La plupart des grandes fresques visibles aujourd’hui sur les façades ont été réalisées récemment, suite à des commandes ou dans le cadre du défunt festival Wops lancé par Fafi en 2015, puis de Rose Béton à partir de 2016, porté par Tilt.

1. Le Pavillon Populaire à Montpellier 2. Vernissage de l’exposition Jacques Charlier – Saadane Afif à la Panacée, Montpellier 3. Exposition Géométries amoureuses au Crac Occitanie, à Sète


Ainsi, depuis quelques années, le street-art connaît-il un engouement populaire chez les Toulousains. En témoigne le record d’affluence de la dernière édition de « Mister Freeze », organisé par le collectif d’artistes 50cinq, porté notamment par Reso. En une semaine, 26 000 visiteurs se pressaient dans l’ancienne usine Latécoère, rebaptisée Espace Cobalt (fondation privée), et devenue la nouvelle Mecque du street-art. Si Toulouse est encore un peu fâchée avec l’art contemporain, la réconciliation passera forcément par le graff…

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