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Au fil de l’histoire

  • Sarah Bessadra
  • il y a 1 jour
  • 2 min de lecture

Journaliste engagée devenue romancière, Chloé Cohen troque le micro pour la plume afin de raconter autrement les dérives de l’industrie textile. Après des années d’enquêtes et un podcast consacré à la mode éthique, elle signe un premier roman, Tissus d’Espoir.


Chloé Cohen - ©DR
Chloé Cohen - ©DR

Comment vous est venue l’idée de ce roman ?

C’est à New York que tout a commencé. Là-bas, j’ai découvert que la question d’une mode plus éthique était déjà très présente avec de nombreuses marques qui prenaient la parole sur le sujet. Cela m’a profondément inspirée. Pendant deux ans, j’ai accumulé des idées, des rencontres, de la matière... Jusqu’à lancer, en 2018, mon podcast, pour informer sur les coulisses de la mode et mettre en lumière celles et ceux qui œuvrent à la rendre plus responsable. Après cinq années à raconter ces histoires, j’avais besoin d’un nouveau souffle, d’une autre manière de sensibiliser et de toucher un autre public.


Pourquoi la fiction ?

À une époque où nous sommes saturés d’informations anxiogènes, la fiction permet d’aborder les enjeux environnementaux autrement. On ne subit plus les chiffres ni les faits bruts. On vit une histoire, on s’attache à des personnages, et les messages passent en douceur. Une phrase de l’actrice Lucie Lucas m’a marquée : « J’utilise la fiction pour faire passer des messages engagés ». C’est exactement ce que j’ai voulu faire à mon tour, à travers ce roman.


Quelle réalité est dénoncée dans ce roman ?

J’ai choisi de le centrer sur une problématique encore trop méconnue, celle des vêtements que l’on envoie à l’étranger, notamment en Afrique, et qui ont des conséquences humaines, économiques et environnementales importantes. Mon roman évoque notamment les « porteuses » du Ghana, ces femmes qui trient nos vêtements venus d’Europe.


Pourquoi avoir imaginé un syndicat ?

Inspirée par le film Made in Bangladesh, j’ai imaginé la naissance d’un syndicat de travailleuses textiles. Parce qu’ensemble, les femmes peuvent faire bouger les lignes. J’ai voulu retranscrire cette force-là : la sororité, la solidarité, la puissance du collectif féminin. On grandit souvent avec des représentations de femmes en compétition, mais dans la réalité, il existe énormément de soutien et d’entraide entre elles.



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Que retenir de ce livre ?

Derrière chaque vêtement, il y a des vies, celles de femmes invisibilisées. On parle beaucoup des conditions de fabrication, de la confection, de ces ouvrières exploitées et payées une misère pour coudre nos vêtements. En revanche, on parle beaucoup moins de ce qu’il advient de nos vêtements après leur vie dans nos placards. Même si le sujet peut sembler lourd, je voudrais que le lecteur ressente de l’espoir, l’idée qu’à son échelle, chacun peut contribuer à faire évoluer les choses, et à construire, petit à petit, une mode et un monde plus justes.

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