Berceau du fauvisme, tombeau de Machado et carte postale de Méditerranée préservée, Collioure attire chaque année 3,5 millions de touristes. Le village n’est pourtant pas taillé pour la foule, et si les questions du stationnement et du coût de la vie empoisonnent la vie locale depuis des décennies, le seuil de tolérance des Colliourencs semble désormais atteint.
Enfoncé dans son fauteuil de maire, Guy Llobet fait la moue. C’est que l’édile goûte moyennement le substantif surtourisme. Pas tant pour le phénomène qu’il désigne que pour son mépris de classe sous-jacent : « Ceux qui l’emploient ne le font pas sans arrière-pensée, et la ségrégation sociale n’est jamais loin. Or, à Collioure, le visiteur au RSA est le bienvenu, au même titre que le banquier de chez Rothschild. Le premier mange une glace, le second une langouste, mais les deux prennent le même plaisir à être ici. Un village béni des dieux comme le nôtre doit se partager. »
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