À la fin des années 1950, comme 1,5 millions de Français, Denis Estève est appelé pour servir en Algérie. À l’époque, cet artiste-peintre de Revel a 20 ans, une épouse, une fille de quelques mois et une santé de fer qui fait de lui un redoutable coureur cycliste. En partant, il emporte un appareil photo, bien que la chose soit interdite par les autorités militaires, et, en cachette, fixe sur la pellicule le quotidien des soldats brûlés par le soleil, tourmentés par la soif et minés par la peur. À son retour, il n’est plus tout à fait le même homme, et plus du tout le même cycliste. Préférant oublier ces 28 mois plutôt que d’en entretenir le douloureux souvenir, il ne montre ses images à personne et les enferme dans une boîte. Cette boîte, Denis Estève vient de la rouvrir, 55 ans après les accords d’Évian, libérant, dans ce qui s’apparente à un reportage sensible exceptionnel, les silhouettes fantomatiques d’une poignée de jeunes gens dépassés par les évènements, et malmenés par l’histoire.
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