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Sébastien Vaissière

L’agenda culture Toulouse et Occitanie

Dernière mise à jour : 11 janv.

Agenda séries-ciné-lecture-spectacle vivant, à la portée de tous et à l’échelle de la région.



L’art de clore

L’Orchestre du Capitole et Tugan Sokhiev ne sont pas du genre à clore la saison avec du menu fretin. Pour le dernier concert de l’année avant la quille, ils invitent une légende du piano : l’Autrichien Rudolf Buchbinder. Soixante ans de carrière, la réputation d’être le plus grand interprète vivant de Beethoven, une humilité à toute épreuve, et un plaisir de jouer intact : « On peut se lasser d’un aliment dont on abuse, aime-t-il badiner, mais pas de joueur des chefs d’œuvre au piano. » Le maître donnera le monumental concerto n°5 de Beethoven, composé à Vienne par un Ludwig déjà sourd qui entendait malgré tout Napoléon assaillir la capitale autrichienne avec sa Grande armée. Après ce morceau de bravoure, l’OCT gratifiera l’audience de la 5e symphonie de Mahler, dont le 4e mouvement flanquera des frissons même aux blasés de la Halle, et ravivera de beaux souvenirs viscontiens.


Le 10 juin à 20 heures à la Halle aux Grains. Toutes les infos ici.


Une légende du piano : l’Autrichien Rudolf Buchbinder.

©BRUNO SIMAO


Feu Allen

Tony Allen s’est éteint en mai 2020, en pleine grande pétoche covid, presque sans bruit. Si bien qu’on avait un peu oublié qu’il était mort pour de vrai. Il fut avec Fela Kuti le père de l’afrobeat, et auteur avec lui de 40 albums. Habitué des collaborations réussies, il tient les baguettes sur la Ritournelle de Sébastien Tellier en 2004. Rio Loco lui rend un hommage appuyé avec un concert mené par Damon Albarn, ex Blur, ex Gorillaz, qui avait enregistré Allen sur son label de musique africaine, et Oxmo Puccino, le black Brel qui partage avec Allen des origines maliennes. Un grand moment de la saison culturelle toulousaine. Et tant pis s’il pleut.


Rio Loco, du 14 au 18 juin – Celebrating Tony Allen, le 14 à 21h30, Prairie des Filtres.


Style en poulet

Mauvaise nouvelle pour les justiciables, bonne nouvelle pour les lecteurs de polar : la justice et la police sont exsangues, mais la littérature policière pète le feu. Le tout jeune festival Empreinte Carbonne (avec deux N comme Carbonne dans le Volvestre) témoigne de cette santé de fer. Sa deuxième édition est parrainée par Sophie Hénaff, ancienne journaliste de Cosmo devenue autrice en 2015, et Hannelore Cayre, avocate passée au polar itou. Parmi les plumes attendues, la Toulousaine Gabrielle Massat, une kiné du frontonnais éditée dans la prestigieuse collection Le masque, dont le dernier roman paru en 2021 tricote une histoire de Doliprane et de trafic d’art dans le milieu toulousain.



Gabrielle Massat, kiné du frontonnais éditée dans la prestigieuse collection Le masque.

© Fabien Sans


Spectre

On ne se lasse pas de ce fantôme aux lunettes noires qui prend le métro, glande à la supérette comme Léguman dans le Télé-chat de Topor, flâne sur les allées Jean-Jaurès, et bulle au bistrot place Belfort, dans « Fantôme », le dernier clip du Toulousain Mat Skalki sorti au printemps et réalisé par Noémie Panais, elle aussi toulousaine. Le titre devrait figurer sur le prochain EP de l’auteur-compositeur-interprète, avec le nouveau titre, Inadapté, disponible depuis le 26 mai sur toutes les plateformes.


Signéma

Parce qu’elle fut la première ville de France à créer des classes en langue des signes à l’école dans les années 1980, et qu’elle n’a jamais cessé depuis de travailler à améliorer la place des sourds et malentendants dans la ville, Toulouse occupe une place à part dans la communauté sourde. Film’Ô, nouveau festival international du court-métrage en langue des signes, enfonce le clou. 12 films en compétition, des ateliers pratiques de cinéma pour les ados, et des espaces réservés à la connexion entre les professionnels du secteur. L’événement est ouvert à tous, puisque les films sont sous-titrés en français.

Film’ô, 17 juin à Toulouse – Pathé Wilson.


Film'Ô, nouveau festival international de court-métrage en langue des signes.

© Atome films


Et ton cœur et mon cœur sont repeints au vin blanc

Né à Cahors à la fin du siècle dernier dans les habits d’un Printemps de la photographie, exporté à Toulouse pour devenir LE grand rendez-vous régional de la création contemporaine, le Printemps de septembre ressuscite cette année en juin, toujours à Toulouse, et enfin au printemps. N’y cherchez pas des traces de jadis, tout est neuf. Équipe, propos, format. Le Nouveau printemps (c’est son nom) s’étale désormais dans un seul quartier (Saint-Cyprien pour cette première édition), et sous la houlette d’un ou d’une artiste de renom, cette année la designeuse Matali Crasset, invitée à poser un regard neuf sur notre ville. À noter une expo de l’illustre illustrateur Pierre La Police, que beaucoup ont découvert dans les Inrocks des années 1990 ou plus récemment dans le titres de So Press.

Le Nouveau Printemps, du 2 juin au 2 juillet sur 16 sites.


© Bruno SIMAO


L’image

On l’oublie, mais Polnareff est né en 44 près de chez nous, à Nérac, dans le Lot-et-Garonne, où son père était résistant. Le reste, on s’en souvient davantage même si cela commence à dater : la poupée qui fait non en 66, le scandale des fesses à l’affiche en 72, la Lettre à France de 78, et le procès dans les années 2015 contre Cetelem et son à-peu-près-Polnareff hilarant. Synthèse d’un monument de la pop culture, de passage au Zénith à 79 ans.



Michel Polnareff en concert au zénith de Toulouse.

Ça vaut le déplacement

Que vaut le plaisir de la contemplation d’une belle toile face à l’augmentation du prix du gasoil ? En d’autres termes, la dernière œuvre d’Ingres acquise par le musée Ingres-Bourdelle de Montauban mérite-t-elle les 112 kilomètres aller-retour et les 6,20 euros de péage ? Oh que oui. Ce portrait déniché en 2012 à New York lors de son acquisition par la Galerie Talabardon & Gautier, vient d’être acheté par le musée de Montauban, et pend déjà à ses cimaises. Un portrait peint à Florence en 1821, qui représente un homme en armure, au front barré par un monosourcil. Une face franche, rouge et virile, presque brute, loin des canons artistiques de l’époque. Tout Ingres, en somme. Prenez donc un bus, un blabla-truc, un train, une Citiz ou un de ces machins bons pour le porte-monnaie et la planète, et allez poser pour pas cher vos yeux embués sur ce troublant Condottiere.

Au musée Ingres, Montauban.



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