Suite à la démission, au printemps dernier, de Daniel Rougé, Marion Lalane-de Laubadère est devenue la nouvelle première adjointe de Jean-Luc Moudenc. Une promotion inattendue pour cette ancienne professeure d’histoire à Sainte-Marie des Champs, élue en 2014 en tant que société civile, qui n’a depuis son entrée au Capitole jamais cessé de gravir les échelons… sans que cette ascension ne semble faire grincer des dents. Boudu a mené l’enquête.
Si vous cherchez quelqu’un pour vous dire du mal de Marion Lalane-de Laubadère, vous ne vous êtes pas adressé à la bonne personne ! » Rarement une personnalité qui fait l’objet d’un portrait, politique de surcroît, n’aura autant fait l’unanimité… sans que celle-ci ne puisse s’expliquer par la crainte qu’elle inspire. Qu’on se le dise, Marion Lalane-de Laubadère est sympa. À droite, à gauche, chez les profs, dans le monde syndical, il est presque impossible de trouver une voix dissonante. Pourquoi ? Peut-être parce qu’à la différence de certains qui échafaudent minutieusement un plan de carrière, cette native de Lorraine semble avoir toujours laissé son instinct la guider. Dès l’enfance, elle s’intéresse à beaucoup de choses sans parvenir (ou vouloir) à se fixer sur une en particulier. Un peu dispersée, elle échappe de peu à une orientation professionnelle à la fin du collège. « J’étais un peu feignante sur les bords », reconnait- elle. Passionnée, à l’adolescence, par la biologie ou l’astronomie, elle se rêve biologiste, médecin ou astrophysicienne. Mais son mauvais niveau en maths la conduit à ne pas l’envisager longtemps. Après un Bac A2, elle s’inscrit en fac de droit parce qu’elle a toujours entendu que « le droit mène à tout ». Mais l’héritage familial, en particulier celui de son grand-père, André de Laubadère, éminent professeur de droit administratif, est trop lourd à porter pour celle qui aspire alors davantage à gagner un peu d’argent pour « sortir et vivre ma vie d’étudiante ». En parallèle de la fac de psycho, elle devient donc vendeuse chez Etam. « J’ai tâtonné, admet-elle. Et ce n’est pas grave. C’est d’ailleurs ce que je dis souvent à mes enfants ou aux profs : on a le droit de se planter, de ne pas trouver du premier coup, il y a des gens qui mettent plus longtemps à se construire que d’autres. Il faut savoir se laisser le temps quand on peut. On a quand même la chance en France que les études soient gratuites. »