Elle est un des visages français de la dark romance. Booktokeuse influente, la Toulousaine Océane Blanchet, alias Okéanos S. est désormais autrice de Games, une saga à succès dont le dernier tome est sorti au printemps. Bien qu’elle se défende de romantiser les abus sexuels et de s’adresser aux mineures, ses lectrices sont souvent des adolescentes jeunes, et meurtres, déviances et soumission infusent tous ses romans. La dark romance, pour elle, demeure un outil pour jouer avec nos fantasmes les plus sombres.
La définition de la dark romance est floue et varie en fonction des auteurs. Quelle est la vôtre ? C’est une sous-catégorie de la romance caractérisée par une abondance de violence. Il serait préférable de la définir comme un genre littéraire à part entière, car on pourrait l’encadrer et fixer des limites d’âge pour ses lecteurs.
Quelles limites vous fixez-vous en tant qu’autrice ? Je me sens capable d’écrire beaucoup de choses, tout dépend de comment je vais le tourner. Pour autant, jamais je ne pourrais écrire une dark romance sur une relation incestueuse. Je peux aller très loin dans les sujets que je dénonce, comme dans Games, où je parle d’esclavage des enfants. En ce qui concerne les relations amoureuses, ma limite c’est le viol. Je ne peux pas imaginer un livre dans lequel mes protagonistes se violent avant de finir ensemble. C’est ma limite.
Dans le premier tome de Games, votre héroïne Éléa est attirée par Alexander, un criminel qui la séquestre. N’avez-vous pas le sentiment de romantiser la violence ? Pas du tout. En écrivant l’histoire, je voulais qu’Alexander soit atteint d’un trouble obsessionnel et que mes lecteurs entrent dans sa psychologie et comprennent que cette relation ne doit pas être idéalisée. Mon protagoniste est mauvais. Quant à Élea, c’est une jeune femme brisée qui est attirée par Alexander, car elle sait qu’elle peut l’utiliser pour arriver à ses fins. Petit à petit, une relation se crée et le sexe vient après.
Comments