Spirou pour mémoire
Le Musée départemental de la Résistance et de la Déportation adapte une exposition du Mémorial de la Shoah. Le propos est inattendu : Spirou dans la tourmente de la Shoah. Autrement dit, l’adaptation en expo de la série de bandes dessinées Spirou l’Espoir malgré tout, créée entre 2018 et 2022 par l’auteur et illustrateur Émile Bravo. On suit dans ces 4 tomes le destin de Spirou pendant la Seconde Guerre mondiale, et sa rencontre avec un personnage historique : le peintre juif allemand Felix Nussbaum, assassinéà Auschwitz. Cette expo foisonnante emprunte une multitude de pistes (on s’y perd même, parfois), mêlant Spirou dans l’Histoire, l’Histoire dans Spirou, évocation des camps, témoignages, objets, documents d’époque, etc. L’ensemble, graphique et accessible aux enfants, impose définitivement la bande dessinée comme un moyen de transmission de la mémoire et du savoir.
Jusqu’au 3 mars - Musée départemental de la Résistance et de la Déportation
Il s’en sert,y’a pas de doute
François Morel dit les sketches de Devos et c’est un peu de Raymond qui revient, et nous arrache, comme le suggère la merveilleuse affiche signée Pascal Rabaté, à la pesanteur de l’époque .
27 février - Casino Barrière
Charme de l’ancien
On avait fini par s’habituer aux portes closes de la Fondation Bemberg, mais voici que l’annonce de sa réouverture nous rappelle qu’il existe à Toulouse un lieu où contempler du Zurbarán, du Monet, du Gauguin, du Rodin, du Degas, du Matisse. Un lieuo ù croiser Picasso, Braque, et le regard perdude la comtesse von Kagenek peintepar Elisabeth-Louise Vigée-Lebrun, la portraitiste préférée de Marie-Antoinette. Agrément qu’on doit au collectionneur argentin GeorgesBemberg (1915-2011), qui choisit de prémunirsa collection de la dispersion en l’abritanten 1995 derrière les murs de l’hôtel d’Assézat.
L’ancien musée était fané, désordonnéet chaotique. Cela faisait son charme.On nous promet désormais un parcoursrepensé, chronologique et thématique, et une ambition nouvelle portée par Anna Debenedetti, directrice nommée pendantles travaux, ancienne conservatricede la collection de peintures et de dessinsau Victoria and Albert Museum de Londres.
À partir du 2 févrierFondation Bemberg (Hôtel d’Assézat)
Amer Batlik
Si vous n’avez jamais entendu une chanson de Batlik c’est un peu de votre faute et beaucoup de la sienne. Apparu au début des années 2000 dans son costume de chanteur engagé et d’auteur-compositeur indépendant, il a parfois raté le coche en refusant les avances de labels commerciaux prestigieux. Au moins ce choix lui a-t-il permis d’auto-produire en 20 ans, sur son label À brûle pourpoint, 13 disques impeccables aux textes farcis d’astuces et aux arrangements de zicos vétilleux. Œuvres qui n’ont, hélas, fait le bonheur que de happy few et d’auditeurs de Fip. Il y a quelques mois ,à l’occasion de la sortie de son treizième album, il a annoncé la fin de sa carrière ,un peu lassé de jouer les anti-majors, un peu surpris d’avoir 50 ans, et affecté par la mort de son chien. Son concert en clôture du festival Détours de chant est donc l’une des dernières occasions de l’entendre en live.
Soirée de clôture de Détours de Chant3 février - 20h - Théâtre des Mazades
J’ai 10 ans
Le Metronum a 10 ans et des passions de son âge. Après le grand concertde Roberto Fonseca le 2 février, la salle toulousaine marque son premier week-end de festivités d’anniversaire avec du régressif et du lâcher-prise,à l’enseigne de Fluo party, sortede grande boum pour ieuvs, djeuns
et minots. Ambiance assurée avecun 1,2,3 Son Live (manière d’1,2,3 soleil géant avec musique live),et krakraoké (karaoké sur scène avec de vrais musiciens). Bref, du lourd. Extinction des feux à 18 heures, une soupe, un kiri, les dents et au lit.
Fluo Party - 3 février - le Metronum
Se souvenir des belles choses
Finie Le Temps de Giacometti, l’exposition-événement sise aux Abattoirs depuis septembre. En quatre mois, plus de 100 000 visiteurs y ont tourné autour de L’Homme qui marche, icône de l’art du XXe siècle et chef-d’œuvre de ce sculpteur génial, qui, chose importante pour nous-autres occitans, fut élève du Montalbanais Bourdelle. On se souviendra de cette exposition comme de l’une des plus belles jamais vues aux Abattoirs, servie par une muséographie d’une grande élégance, et portée par des textes sublimes de Sartre(ça arrive), Genet ou Leiris.
Trois héroïnes
L’univers « éclaté » de François Gremaud a tapé dans l’œil de Galin Stoev et de son codirecteur Stéphane Gil lors de la dernière Biennalede Toulouse. D’où le « focus » que le Théâtre de la Cité lui consacre tout au long de la saison. Parmi les grands rendez-vous, trois spectacles consacrés chacun à une héroïne (Phèdre !en décembre, Giselle… en février, Carmen. en avril) et à trois genres (théâtre, ballet, opéra). Gremaud charge Romain Daroles, Samantha van Wissen et Rosemary Standley de porter sa vision plutôt engagée ,un peu déconstruite et très actuelle de ces textes. Le tout avec humour et joie, pour « résister au tragique du monde ».
Giselle… - 6 au 10 février,Carmen. 23 au 17 avril - Théâtre de la Cité
Diego Spé
En 2023, le Toulousain Diego Spéa publié un single par mois sur les plateformes, constituant un ensemble qui s’écoute plutôt bien et sent le jeune rappeur déjà mûr.À vérifier à l’écoute du titre de fin décembre, Jusqu’aux boulevards.
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