Slava’s snowshow : naissance d’un clown Slava Polunin est né en Russie soviétique, à Novossil, dans les années 1950. Son père dirigeait alors le kolkhoze local. Il découvre enfant, à la télé, le mime Marceau et Chaplin, dont il singe la démarche à la récré pour faire marrer les copains. En 1968 il crée un atelier de pantomime à Saint-Pétersbourg, puis connaît la gloire avec son partenaire Alexander Skvortsov en créant des spectacles de pantomime excentrique. Il devient alors une icône de la culture russe.
Naissance d’un phénomène Le Salva’s snowshow naît dans les années 1990 de souvenirs enneigés et du désir de partager, sans mot dire, les émotions primaires de l’enfance. Le succès est fulgurant. Des lettres affluent de tous les pays. Les femmes demandent le clown en mariage, et les enfants adulent ce personnage en barboteuse jaune et chaussures rouges, comme Johnny, six ans : « Cher Monsieur le Clown, tout ce que vous avez fait m’a plu. Surtout la petite locomotive et les gros ballons. Merci de m’avoir invité. Je vous aime ».
Au fou et au moulin Slava Polunin est aujourd’hui installé en France, à quelques kilomètres de Paris, dans un ancien moulin transformé en habitation-résidence-d’artistes-cirque-et-jardin. 4 hectares qui matérialisent l’univers mental pour le moins particulier de son concepteur, et accueille la bien nommée Académie Internationale des fous.
Tempête de papier Clou du spectacle, la tempête de neige simulée par des dizaines de milliers de petits bouts de papier propulsés par des ventilateurs géants impose une importante logistique, et la fabrication spéciale de confetti dans une usine de Californie.
7000 représentations 1000 représentations à Broadway 5 millions de spectateurs dans le monde 640 000 spectateurs en France 40 000 spectateurs à Blagnac 14 prix internationaux 50 comédiens pour incarner les 8 clowns
INTERVIEW
Emmanuel Gaillard, directeur d’Odyssud
Quand avez-vous vu ce spectacle pour la première fois ? En 1999, à Marseille. À l’époque, j’étais administrateur du ballet de la ville. J’ai eu le coup de foudre, comme tout le monde.
Quel souvenir en gardez-vous ? Je me souviens avoir été saisi par la beauté incroyable des images, et avoir éprouvé successivement des joies intenses et de la tristesse. Ce spectacle touche à l’intime, à l’essentiel, et ne dit rien d’autre que la fragilité de l’être humain.
Un grand moment pour le public, un mauvais moment pour le personnel d’entretien.
Quel rôle a joué le public toulousain dans le succès du spectacle en France ? En 2003, je l’ai programmé à Odyssud pour la première fois et pour une semaine entière. Puis la compagnie a rencontré des problèmes de production en France, et a cessé d’y tourner. J’en ai parlé partout autour de moi et fait tout ce que je pouvais pour accélérer son retour.
Quand est-elle finalement revenue ? En 2009, puis en 2011 et 2013. Jusqu’à trois semaines consécutives ! Chaque fois, archi-complet. 35 représentations en tout. Et avec celles de ce mois-ci, on dépassera la quarantaine. C’est un record national, et un privilège que le public d’ici partage avec quelques salles de par le monde.
On dit qu’il n’y a pas plus triste qu’un clown après le spectacle. Est-ce que tous ces clowns ne plombent pas un peu l’ambiance pendant leur séjour à Odyssud ? C’est tout sauf triste. Très… vivant même ! Ce sont de joyeux drilles, croyez-moi ! Tout le monde est heureux de les avoir sur place. À part peut-être ceux qui font le ménage…
Pour quelle raison ? Le Slava’s snowshow est un mauvais moment à passer pour le personnel d’entretien. À la fin du spectacle, des dizaines de milliers de petits bouts de papier sont projetés vers le public pour simuler une tempête de neige. On a beau faire et refaire le ménage, pendant un mois, on en trouve partout, dans la salle, dans le hall et même à l’extérieur !
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