Pour la plupart d’entre nous, les images du sphinx ou des pyramides de Gizeh sont au mieux une évidence, au pire un lieu commun. Rien que sur Instagram, on en compte près de 43 000, prises à la volée ou à la perche à selfie. On a beau en avoir soupé, on n’en devine pas moins l’émotion de ceux qui, il y a 180 ans, contemplèrent pour la première fois ces vestiges ensablés sur une photographie.
C’est précisément sur cet émoi de la première fois que surfe la dernière expo temporaire du musée Champollion. Elle use pour cela de tirages originaux remarquablement bien conservés, œuvre de 12 photographes venus fixer l’Égypte sur des plaques de verre dans les années 1840, 1850 et 1860.
Rassemblée par le collectionneur breton Gérard Fournier, cette série jamais exposée fixe à la fois les balbutiements de la photographie (officiellement née en 1839) et les prémices de l’ Égyptomanie. Un moment particulier de l’Histoire à équidistance de la campagne d’Égypte de Bonaparte en 1800 et de la découverte en 1922 du sarcophage de Toutânkhamon. Un sarcophage qui nous invite d’ailleurs à une autre première fois, puisque les autorités égyptiennes, qui le gardait au secret, ont annoncé en août sa restauration en vue de son exposition fin 2020 au public, au futur Grand Musée égyptien du Caire…
Égypte, Premières impressions Jusqu’au 29 septembre à l’annexe du musée Champollion – Les Écritures du Monde à Figeac (Lot)