À̀ ceux qui pensent encore que croissance est érection et que, donc, décroissance égale débandade. À ceux qui croient, même aujourd’hui, qu’exister c’est accumuler. À ceux qui confondent propriété et jouissance.
À ceux qui n’ont pas encore conscience que nous fabriquons notre enfer,
Je dis : « Ôtez les écailles de vos yeux ! »
La croissance est boursouflure. La croissance est tumeur. La croissance est verrue.
Qui a ratifié ce pacte démoniaque? Quand avons-nous décidé que l’accumulation de monnaie, outil de l’économie des hommes, deviendrait le but de l’existence de tous et la condition même de la survie de chacun ?
Est-ce que Faust a signé pour tout le monde ?
Nos perceptions ne sont plus vraiment les nôtres, Nos enfants sont des projets, Nos désirs sont des convoitises, nos espoirs sont des cibles, Nos idéaux… Quels idéaux ?
Avec la croissance le temps c’est des horaires. Avec la décroissance le temps c’est le temps.
Avec la croissance le travail c’est un emploi. Avec la décroissance le travail c’est du travail.
La croissance c’est la vente forcée. La décroissance c’est le partage obligatoire.
La croissance c’est penser qu’on peut enfouir 2 170 milliards de tonnes de carbone avec des usines (hahaha !) La décroissance c’est de la biomasse partout pour sortir du merdier climatique et nourrir tout le monde.
La croissance c’est l’obsolescence programmée. La décroissance c’est l’entretien, le soin et le bricolage qui rend fier ou qui te fait apprécier des voisines.
La croissance c’est le prix. La décroissance c’est la valeur.
La croissance c’est le monde des dogmes. La décroissance celui des idées.
La croissance c’est le bruit et la fureur. La décroissance c’est le silence et la paix.
Alors, en vérité je vous le dis : Asseyons-nous au bord du fleuve, un moment. Ouvrons l’œil, interrogeons nos besoins, consommons juste, exigeons la lenteur, le regard qui porte loin et la profondeur des émotions.
Mais quoiqu’il advienne, ne venez pas me dire que vous ne saviez pas.
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