Ancien directeur de cabinet de Jean-Luc Moudenc au Capitole, Arnaud Mounier vient de prendre les commandes de la Semeccel, société qui gère la Cité de l’Espace et l’Envol des Pionniers. Sans nostalgie aucune pour la chose politique.
Vous avez rejoint, depuis deux ans, la Cité de l’Espace. Content ?
Je m’éclate, j’apprends énormément de choses. Je suis ravi d’avoir réussi à mobiliser d’autres compétences dans un secteur complètement différent. Et puis j’ai la possibilité de faire ici ce qui me titillait depuis un moment, à savoir conjuguer la gestion d’entreprise avec une mission d’intérêt général. Comme je suis un garçon d’équilibre, cela me convient très bien.
Les collaborations privé-public, c’est l’avenir ?
À la Cité de l’Espace, 70 % de notre financement provient de nos recettes propres et 30 % des subventions. En général, c’est plutôt le modèle inverse dans le domaine culturel. Ici, on croise le regard politique de la collectivité et entrepreneurial de nos actionnaires. Ça permet d’enrichir les choses. Je souhaite que l’on se rapproche encore davantage parce que leurs pratiques peuvent être intéressantes pour notre fonctionnement. Prendre le meilleur dans le public et le privé, c’est l’idéal.
Dans une structure aussi bien implantée que la Cité de l’Espace, quels sont les enjeux ?
Un site, même si sa fréquentation est en très forte croissance comme le nôtre depuis 15 ans, peut basculer dans le sens inverse s’il y a de l’insatisfaction chez les visiteurs. C’est donc un combat de tous les jours, surtout que nous sommes sur un site contraint de 4 hectares.
La Semeccel, c’est aussi l’Envol des Pionniers qui reste encore méconnu à Toulouse...
C’est vrai, même si on est en progression de 10 % chaque année. Ce lieu est pourtant incontournable dans l’histoire de Toulouse. On a la chance d’être dans des bâtiments historiques, là où s’est passée l’aventure. On le ressent. Les murs parlent. En plus, c’est un petit bijou. On tombe amoureux dès qu’on y rentre. Donc on a forcément envie de le faire davantage connaître aux Toulousains. C’est la priorité n°1.
Comment ?
En travaillant notamment sur la complémentarité avec Aeroscopia. On travaille déjà beaucoup avec la Halle de la Machine. On doit conforter le lien aéronautique, d’autant que les deux musées peuvent se visiter dans la même journée. Je crois beaucoup à une offre touristique commune pour faciliter la vie du visiteur.
Des regrets par rapport à votre vie d’avant ?
Aucun ! Depuis deux ans, j’ai découvert ce que c’était de dormir la nuit. La politique est très prenante, surtout dans des fonctions à très haute responsabilité. On y apprend énormément de choses mais c’est épuisant. De l’extérieur, on imagine que c’est très rude. En réalité, c’est pire ! Je suis content d’avoir fait ça 12 ans. Mais je suis ravi d’être passé à autre chose.