Même si les abords du canal du Midi s’avèrent tentants pour un footing, il faut s’en méfier. Car les itinéraires piétons, comme les parcours des joggeurs, sont souvent situés à proximité du trafic routier. Si c’est occasionnel, les seuils réglementaires ne seront pas dépassés. En revanche, l’exposition chronique à la pollution présente un réel danger. « Un enfant qui viendrait jouer au skatepark du port de l’embouchure en-dessous de la rocade tous les jours vers 17h30, s’exposerait aux effets nocifs de la pollution », prévient Dominique Tilak, directrice générale d’Atmo Occitanie. Le périphérique, les pénétrantes et les boulevards intérieurs sont des zones d’autant plus sensibles qu’un moteur émet davantage de dioxyde d’azote quand il tourne au ralenti, donc dans les embouteillages. Et si la circulation routière est la source la plus évidente de pollution, notamment en été, il faut également être vigilant en hiver. « Les dispositifs de chauffage au bois peuvent être extrêmement polluants. On le sent d’ailleurs, dans les quartiers résidentiels », affirme Dominique Tilak. Créée en 1996, après Tchernobyl, l’association Atmo Occitanie est indépendante. Elle dispose de financements de l’État, de collectivités, et d’industries. Sa cinquantaine de stations de mesure est répartie sur tout le territoire de la région Occitanie.
Des concentrations réglementaires ont été définies par l’Organisation mondiale de la santé en 2005. Un niveau au-delà duquel une exposition de courte durée présente un risque pour la santé humaine, appelé seuil d’alerte, est également défini. À Toulouse en 2018, entre 4700 et 4900 personnes sont exposées à des dépassements de la valeur limite pour la protection de la santé. 27 épisodes de pollution ont été répertoriés dans la région, causés majoritairement par l’ozone.
En marge des polluants mesurés, Atmo Occitanie œuvre pour que des valeurs de référence soient établies pour les polluants émergents, pesticides et perturbateurs endocriniens en tête.
Pour se prémunir de la pollution et adapter leurs activités, nombre de Toulousains se tournent vers les applications pour smartphone qui proposent d’évaluer la qualité de l’air (comme Plume). « Ces applications développent des micro-capteurs pour effectuer des mesures, mais n’ont pas les mêmes référentiels que les associations agréées », explique Dominique Tilak. Parfois, ces applications utilisent les données ou les mesures d’Atmo Occitanie. « Mais quand nos appareils sont en maintenance technique et que les mesures sont inutilisables d’un point de vue scientifique, ces applications les prennent en compte quand même », remarque-t-elle. Mieux vaut donc se fier aux données de l’association, en accès libre sur leur site Internet.
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