C’est presque par hasard que l’historien de l’Art Jean-Hubert Martin a découvert récemment les multiples emprunts de Francis Picabia à Ingres qui font l’objet de cette expo inédite. Avant lui, personne n’avait remarqué à quel point ce moderne s’était inspiré des motifs, des esquisses et des tableaux du maître montalbanais du XIXe. En concurrence perpétuelle avec Picasso, Picabia (1879 – 1953) est plus ardu à piger, à cerner et à définir que son rival. C’est bien simple : il a, sa vie durant, changé d’avis sur tout… sauf sur son amour de la peinture. Dada puis surréaliste, exalté puis dépressif, tour à tour peintre, cinéaste et chorégraphe, il a passé tous les arts au crible de sa créativité borderline et de sa liberté sans limite. En flânant de salle en salle, on voit clairement ce qu’il a piqué à Ingres et l’on se prend au jeu des correspondances. Cela réjouit Jean-Hubert Martin, qui se dit heureux de cette exposition « qui se comprend davantage avec les yeux qu’avec des mots ».
Picabia pique à Ingres, jusqu’au 30 octobre au musée Ingres Bourdelle de Montauban
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