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Guilhem Carayon - Balles neuves

Sébastien Vaissière

Dernière mise à jour : 14 juin 2024


Le 18 mars au Centre des Congrès Pierre Baudis, avant le meeting de Valérie Pécresse. /© Rémi BENOIT
Le 18 mars au Centre des Congrès Pierre Baudis, avant le meeting de Valérie Pécresse./ © Rémi BENOIT

Élu l’an dernier contre toute attente président national des Jeunes Républicains, Guilhem Carayon est à 22 ans l’un des six porte-paroles de Valérie Pécresse pour la présidentielle. À la droite de la candidate, il parle régalien, tripes, panache, et trace à Paris comme dans son Tarn natal, un sillon droitier neuf qui colle à l’air du temps.


Le Cristal à Lavaur, un matin de la fin mars. Sol carrelé, murs de brique, comptoir en bois brun. Des clients qui bâillent sur des cafés qui fument. Un qui lit la Dépêche. D’autres qui écoutent gémir la buse vapeur du percolateur. Ça siffle comme la locomotive dans la scène d’ouverture d’Il était une fois dans l’Ouest. Pourtant dans l’embrasure de la porte, ce n’est pas Charles Bronson qui s’avance mais Guilhem Carayon. 22 ans, un physique à attraper des balles en touche, et un grand sourire horizontal que l’Obs, qui s’y connaît pas mal en dentifrice, a qualifié de « Colgate » dans un papier récent. Comme il est ici chez lui et qu’il est doublement en campagne (porte-parole de Valérie Pécresse et candidat aux législatives), il serre quelques louches en traversant la salle. Il salut, se penche, s’enquiert. La main droite qu’il tend cache une blessure invisible. Un trou dans le cartilage. Accident de tennis qui limite ad vitam la mobilité de son pouce. Moins handicapant pour tenir un meeting qu’une raquette. C’est heureux parce qu’adolescent, il se rêvait tennisman pro. Classé 15/1 à 13 ans. Une décennie à courir les tournois le dimanche. La victoire, souvent. Du spectacle, rarement. C’est du moins ce que dit son père Bernard, maire LR de Lavaur et ancien député : « Fallait voir ça… Il usait ses adversaires depuis le fond du court avant de les clouer avec un coup puissant. Quand on est spectateur, on pense : “Merde, on s’ennuie”, mais tactiquement, c’était efficace. » À l’écouter parler d’usure et d’adversaire cloué, on se demande s’il analyse le style tennistique de son fils, ou s’il fait référence à son élection à la présidence des Jeunes Républicains au mois d’avril 21. C’est à ce moment-là qu’on a commencé à entendre parler de Guilhem Carayon à Toulouse. La direction nationale du parti avait pris fait et cause pour son adversaire, le Toulousain Sébastien Canovas. On disait ce dernier plus rassembleur, plus consensuel. Moins de droite, en somme. Localement, les soutiens de Sébastien Canovas étaient nombreux, depuis le vice-président de Toulouse Métropole Bertrand Serp jusqu’au député lotois et secrétaire général des Républicains Aurélien Pradié. Au terme d’une campagne marathon, le challenger vauréen a balayé le favori toulousain, contrariant en souriant les schémas des sachems LR. Après son élection, la branche cadette du parti est passée en 14 mois de 1500 à 16000 adhérents. De quoi valider la méthode du Tarnais, mélange de travail de sape à la Lendl et de joie de vivre à la Noah. Conséquence, Valérie Pécresse a fait de lui l’un de ses six porte-paroles pour la présidentielle. Son père, pour sa part, a choisi de ne pas se présenter à la députation en juin, convaincu que son fils serait meilleur que lui : « Il est bien plus capable de s’entendre avec ses adversaires sans renier ses idées. Il y a du Chirac en lui. Une capacité déconcertante à gagner la sympathie des gens. Il a épousé mes théories sur le post-libéralisme et compris la vacuité de la mondialisation heureuse, mais il est moins conservateur sur les questions sociales. » Dans le Tarn, naturellement, ça jase. Le référent départemental de LaRem Raphaël Bernardin a envoyé quelques scuds en janvier dans Le journal d’Ici, parlant de « candidature monarchique » et de « vieille politique ». Au Cristal, tout à l’heure, une fois Guilhem Carayon parti, il y aura quelques conversations sur le sujet. On entendra dire que décidément, il est meilleur que son père. Pour l’heure il prend place sur une banquette. Pose sur la table le dernier Joël Dicker. Dit qu’il vient de l’acheter. Qu’il s’en veut de l’avoir commandé sur Amazon, mais que bon, il voulait l’avoir vite. Pas qu’il soit pressé, mais on sent bien qu’il faut que ça bouge. Les deux ans de Covid, la campagne qui hoquète, les horizons bouchés, ça lui flanque visiblement des fourmis dans les jambes. Il dit qu’il a envie d’avancer, de trouver des raisons d’espérer, et qu’il en veut aux boomers…

Au centre de l'attention parmi les vieux briscards et les jeunes loups, le jour de son élection à la présidence des Jeunes Républicains en avril 21. / DR
Au centre de l'attention parmi les vieux briscards et les jeunes loups, le jour de son élection à la présidence des Jeunes Républicains en avril 21. / DR

Interview


Que reprochez-vous aux boomers ? Ils ont bien profité. Joui sans entrave. Et quelques décennies plus tard pendant le Covid, ils ont passé leur temps à accuser les jeunes et à les considérer comme des dangers. Leur logique, qui a consisté a rejeter la faute sur les jeunes en les accusant de contaminer les autres, est injuste.


N’y avait-il pas un fond de vérité? La grande majorité des jeunes s’est très bien comportée. J’en connais qui se sont sentis bien seuls dans leur petit logement du Crous. Interdiction de sortir. Interdiction d’aller à la fac. On leur avait vendu, comme à leurs prédécesseurs, les belles années étudiantes. Cinq ans qu’ils n’oublieraient jamais. Ils allaient voir ce qu’ils allaient voir. Et puis non. Covid. Deux années tristes. Les yeux bouffis par les écrans et le distanciel. S’il n’y avait que ça encore, mais ça s’ajoute au reste.


Le reste ? Ma génération n’a connu que des crises. Économiques, sociales, sécuritaires, islamistes, sanitaires. Et maintenant une guerre aux frontières de l’Europe. On allume la télé, pas d’espoir. Après on s’étonne que plus personne ne la regarde. Si la télé c’est Salomon qui annonce 200 morts Covid par jour, merci bien. Personne n’a envie de voir ça.


Les crises se succèdent pourtant depuis le début des années 1970. Les générations précédentes les ont connues aussi…  C’est vrai, mais il me semble que les générations précédentes pouvaient s’en remettre à de grands projets qui structuraient l’espoir, à des hommes politiques qui incarnaient cet espoir. J’ai l’impression que les jeunes d’aujourd’hui n’ont eu de l’espoir que de façon temporaire. Qu’ils n’ont été heureux qu’après les victoires en coupe du monde de foot, et que le soufflé est toujours retombé ensuite.


À quoi l’attribuez-vous ? Je regrette que la société soit de plus en plus individualiste. Il y a moins de collectif. Chez moi, dans ce territoire du Tarn, le collectif, on connaît. Pourtant, même ici, on l’a de moins en moins. À Lavaur, il y a une très bonne équipe de rugby. Elle joue en Fédérale 1. Les jours de match il y a 400 spectateurs. Avant, les 1500 places étaient occupées chaque dimanche. Même chose au marché le samedi. Il y a moins de monde. Que des anciens. Les quadras, on les voit rarement. Ils sont sur Netflix. Ils se sont créés un confort chez eux pendant le Covid et ne veulent plus en sortir. C’est chacun pour soi. Chacun chez soi. Jérôme Fourquet le décrit très bien dans l’Archipel français : il y a moins d’entités qui structurent nos vies. Alors, que la vie, c’est dehors, ce sont les rencontres. C’est bateau ce que je dis, je sais bien, mais c’est ce lien qui fait qu’on se sent vivant. Les jeunes en souffrent. Ils en veulent aux générations précédentes de les laisser grandir dans cet individualisme.


D’où les engagements et les combats parfois radicaux des jeunes générations ? En partie. Si les jeunes sont nombreux à voter Zemmour ou Le Pen, c’est qu’ils rêvent d’une France qu’ils n’ont jamais connue. Ceux qui votent Zemmour veulent revenir en arrière. Considèrent qu’il y a trop de couleurs, trop de cultures. Ils veulent revenir à une culture française plus présente. À l’extrême gauche, ils rêvent d’une société anarchiste et anticapitaliste alors qu’ils ont grandi dans l’ultra-capitalisme. Quoiqu’il en soit, le rôle de notre génération sera de mettre des garde-fous contre l’ultra-capitalisme. Les Gafam ont intérêt à ce qu’on achète sur Amazon plutôt qu’à la librairie, qu’on soit devant Netflix plutôt qu’au Stade de Lavaur. Il faudra lutter.


Est-ce la raison de votre entrée en politique ? J’ai longtemps été en rejet total du milieu politique. J’ai grandi dedans. Mon père a été parlementaire. Il a été, et il est toujours, maire de Lavaur. Je ne l’ai pas vraiment connu député. J’étais trop jeune, mais j’ai été dégouté de ce milieu-là. En 2012 il perd aux législatives. Des coups de feu sont tirés devant chez moi. Des gens crient « Le lion est mort ce soir ! Carayon t’es mort ! ». Violent pour un gamin de 13 ans. Tu te dis: « C’est ça la politique ? Des coups de feu ? Des menaces ? » Alors que moi, j’ai vu mon père travailler tous les jours comme un dingue, dormir trois heures par nuit. Je sais bien que ce n’est pas censé être un métier, mais mon père a considéré que c’était l’engagement de sa vie. Il avait arrêté son boulot d’avocat. Quand on est maire on n’a pas de vacances. Le téléphone sonne tout le temps. Sans cesse des problèmes à régler. J’ai baigné là-dedans. J’étais très curieux, j’observais tout. J’essayais de comprendre les rouages. J’intégrais qu’il fallait donner un sens à sa vie en aidant les autres. Pour autant, j’ai longtemps rejeté la politique parce que j’ai compris très tôt que c’est un milieu de merde…


Pourquoi dès lors avoir mis le pied dedans ? Je rentre à la fac à La Sorbonne à 18 ans. Elle est bloquée trois mois par des bourgeois qui vivent dans le 5e chez leurs parents et jouent aux antifas. Ça me gonfle parce qu’ils emmerdent les étudiants qui n’ont pas beaucoup de sous, et pour qui une année de fac est un enjeu énorme. Cette année-là les blocages ont retardé l’année scolaire. Au lieu de se terminer fin avril, elle s’est achevée en juin. Certains de mes copains avaient un job en juin pour payer l’année d’après. Ils ont dû annuler. L’un d’entre eux n’a pas pu revenir à la rentrée suivante. Une injustice. C’est pas la pire, j’en conviens. Il y en a d’autres, à commencer par les 11 millions de français qui ne mangent pas à leur faim, mais c’est celle qui a été le déclic pour moi. Je suis devenu responsable de l’Uni. La section Sorbonne était morte. J’ai structuré un groupe de mecs de droite. On a remonté la section, fait autant d’élus que l’Unef, et après ça j’ai cédé la section en bon état. Pourquoi ne pas en être resté là ? Ce qui m’attirait finalement encore plus que le syndicalisme étudiant, c’était le vrai milieu politique. Je suis redescendu chez moi, et je suis devenu responsable des jeunes LR du Tarn, tout en continuant mes études à Paris.


La politique parisienne ne vous attirait-elle pas ? Je n’avais pas envie de faire de la politique à Paris. La vie parisienne au premier abord, c’est sympa. Demandez à n’importe quel Vauréen, il vous dira qu’il adore aller à Paris. Mais pas un ne veut y vivre. On parlait de lien collectif, tout à l’heure. S’il y a un endroit où il n’y en a pas, c’est bien là-bas. Les gens regardent par terre. Les rares fois où ils se regardent dans les yeux, c’est pour se mettre des coups sur la gueule. Le métro, c’est horrible. Je suis dans mon bouquin, les gens ont leurs écouteurs, personne ne se regarde. Ils partent de chez eux le matin déjà déprimés. Ils bossent, ils en ont marre. Ils reviennent le soir encore plus déprimés. Je trouve ça très triste la vie à Paris.


Qu’est-ce qui vous plaît dans la vie d’ici ? Je me plais davantage ici le matin au café que dans une brasserie à Paris où il n’y a aucun lien. C’est aussi pour ça que je suis de droite. J’ai des racines, je sais d’où je viens. C’est ce qui me fait avancer. Je croise beaucoup de gens qui sont de droite pour des raisons économiques. Pour payer moins d’impôts. En règle générale, ceux-là, ils sont déjà chez Macron. C’est triste quand-même. C’est pas ça être de droite. C’est aimer sa terre, c’est considérer la transmission comme une valeur importante. Dans tous les domaines, d’ailleurs : l’écologie devrait être de droite puisqu’il s’agit de transmettre à nos enfants une planète habitable.


Vous vous présentez malgré tout en 2021 à Paris, à la présidence des Jeunes Républicains…  Oui. Autre déclic. Une campagne longue et bizarrement assez médiatisée pour une élection interne de jeunes, dans un parti qui s’essoufflait. J’avais la quasi totalité du parti contre moi. Ils préféraient le responsable des jeunes LR de Toulouse qui était plus malléable. Des idées peut-être moins radicales et moins fortes que les miennes. Plus dans la tendance du Parti.


Quelle était la vôtre ? Plus de liberté, plus d’indépendance, plus de panache. La politique c’est du panache. Il faut du courage, des tripes. Et le plus important : il faut faire de la politique avec les problèmes des gens, pas avec des concepts. Sinon, ça ne marche pas. Zemmour fait de la politique avec des concepts. On voit bien que ça s’effrite. Si Marine Le Pen reste au-dessus de lui, c’est qu’elle part de la vie des gens. Elle parle du plein d’essence, et pas de « dislocation de la nation »… Bref, je fais une campagne de terrain. Je vais partout, je passe des milliers de coups de fil, je parle à tous les jeunes du parti. J’essaie de travailler trois fois plus que mon adversaire, et je gagne. On organise la rentrée des Républicains. La vrai rentrée de LR. Ça faisait 10 ans qu’elle n’était plus préparée par des jeunes ! C’était les barons qui organisaient ça à La Baule. Ça faisait très « truc de droite ». La nôtre s’est faite avec 2000 jeunes dont la plupart ne correspondaient pas au moule des jeunes LR d’avant.


C’est-à-dire ? Les moule des jeunes en costard-cravate à 18 ans qui ne pensent qu’à devenir ministre. Je ne dis pas qu’il ne faut pas avoir de l’ambition quand on s’engage, mais avant tout on bosse pour l’intérêt du pays.


Dans le miroir du Café Cristal, à Lavaur. /  ©Sébastien Vaissière
Dans le miroir du Café Cristal, à Lavaur. / ©Sébastien Vaissière

LR est-il le bon parti pour un profil comme le vôtre, avec des idées « fortes » comme vous dîtes, des envies de renverser la table…  Je suis de droite, et le grand parti de droite c’est LR. Ce n’est pas parce qu’il est moribond qu’il ne faut pas participer à le relever. Aux Républicains, la tendance forte du panache et de la conviction, presque bonapartiste, reprend le dessus. On sent bien qu’il peut redevenir un mouvement qui a de la gueule, un peu comme ce RPR que je n’ai pas connu. Un mouvement de camaraderie avec des gens de tous milieux sociaux qui se battent pour leurs idées.


Ressusciter le RPR, n’est-ce pas le projet d’Éric Zemmour ? Je connais bien les idées de Zemmour. Je le regardais souvent à la télé avec Naulleau. J’appréciais le respect mutuel qui existait entre ces deux personnages qui ne partageaient pourtant par les mêmes idées. Je trouve qu’il était alors moins dans l’outrance qu’aujourd’hui. Maintenant qu’il est candidat il dresse les gens les uns contre les autres. C’est bête à dire, ça aussi, mais c’est notre vrai problème aujourd’hui. Je le reproche tout autant à Macron qui a fracturé la société et opposé les Français les uns aux autres. Un président qui a très envie d’emmerder les non vaccinés, qui a du mépris pour les modestes, qui oublie les classes moyennes. Le projet LR, lui, ne fracture pas. Il a du panache.


Vous employez beaucoup le mot panache… Oui, j’aime l’idée. Ce côté chevaleresque. Se battre comme un dingue avec moins de moyens mais plus de convictions. Et puis, j’adore le mot.


Avec des sondages si défavorables, question panache, vous êtes servi…  C’est sûr que le panache est davantage chez LR que chez ceux qui partent à la soupe chez Macron. Eric Woerth, par exemple, n’a voté aucun des budgets d’Emmanuel Macron depuis 2017 en tant que président de la Commission des finances. Il disait que les déficits n’étaient pas maîtrisés. Et là il part chez Macron pour un plat de lentilles. Je trouve ça triste. Moi je ne me suis pas engagé pour gagner. Sinon je serais parti chez Macron. Il est largement en tête dans tous les sondages et a toutes les chances d’être réélu. Mais ce ne sont pas mes idées.


Vous y croyez malgré tout ? Bien sûr. Valérie Pécresse prend des coup de tous les côtés. Elle est moquée par les extrêmes qui voient en elle un genre de Macron, et par la gauche qui lui reproche de parler de grand remplacement. Moi la différence, je la vois ! Bien sûr, elle n’embrase pas les foules. Et alors ? Si la présidentielle était un concours d’éloquence, ça se saurait. Mélenchon serait à l’Élysée depuis longtemps. Elle, elle est lucide, elle a les clefs et elle a l’équipe. L’équipe de Zemmour c’est qui ? Damien Rieu ? C’est pas sérieux !


Comment vivez-vous la campagne ? C’est tristounet. Il n’y a de dynamique chez aucun candidat. Les gens sont déprimés, ils ont peur. La guerre en Ukraine a foutu un coup de stress à tout le monde. Déjà qu’on sortait de deux ans de Covid… C’est pas très marrant, surtout pour les jeunes. Les anciens nous racontent les ambiances survoltées des campagnes passées, mais nous, on n’a rien de tout ça. Cela dit, je ne fais pas campagne pour me marrer, mais ce serait un plus. J’essaie malgré tout de communiquer de la ferveur à mes équipes.


Après la présidentielle viendront les législatives. Vous vous présentez dans la troisième circonscription du Tarn. N’aviez-vous pas plutôt envie de vous lancer dans la vie active avant de penser à l’Assemblée nationale ? Je passe mon temps à dire que la situation de la société est mauvaise. Ne pas m’engager pour la changer serait lâche. Et puis j’ai envie d’une activité qui me donne envie de me lever le matin. Jusqu’à présent, à la fac, j’ai procédé par défaut. Je me retrouve à étudier le droit financier. C’est chiant à mourir.


Votre candidature agace. Le fils-de qui se présente, ça n’est pas du goût de tout le monde. Mon père n’est pas un apparatchik. Il ouvre tellement sa gueule qu’il n’a pas que des amis, même dans sa famille politique ! On est en démocratie. Tout se gagne. Rien ne se transmet. Les gens vous élisent s’ils le veulent. Alors évidemment, on me reproche un peu tout. Le député sortant dit que je suis candidat chez moi parce que je n’ai pas obtenu une belle investiture dans une circonscription bien facile à Paris. Qu’est-ce qu’il veut que j’aille faire là-bas ? J’ai envie d’essayer des trouver des solutions à des agriculteurs de chez moi qui gagnent 600 euros par mois et sont noyés sous les directives européennes. J’aime ma terre. J’ai des souvenirs d’enfance partout, de Saint-Sulpice à Labastide-Rouairoux. J’ai aucune envie de perdre mon temps dans les Hauts-de-Seine. Pour y faire quoi ? Dire aux gens : je vais me battre pour que vous payiez moins d’impôts ?

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