Boubacar Sagna
Il y a deux ans, alors qu’il vient de perdre son travail de chargé des relations internationales à Toulouse Métropole, Boubacar Sagna apprend que ses parents, qui vivent au Sénégal, ont des problèmes de santé : « Je n’avais pas l’argent nécessaire pour couvrir les frais, confie-t-il, et leur état s’est dégradé. Sur le moment, j’ai pris conscience de la chance que nous avons, en France, de disposer d’un système de prise en charge des dépenses de santé par la collectivité. » S’inspirant de cette expérience personnelle et dramatique, le trentenaire toulousain élabore un projet positif et collectif : la création d’une plateforme permettant aux membres de la diaspora sénégalaise de constituer une épargne santé pour leurs proches. Une cagnotte rechargeable sur internet, dont les réserves ne sont affectables qu’à des dépenses de santé. Les perspectives sont immenses au Sénégal, où 80 % de la population n’a pas de couverture maladie. Pour y parvenir, il s’associe à un ami, Lassina Gbakalé, et fonde une start-up baptisée Yenni (soulager, en wolof). Le projet prend la forme d’un abonnement annuel de 30 euros, matérialisé par une carte utilisable au Sénégal dans un réseau de professionnels de santé partenaires. Car si Yenni répond à une demande des patients, il sécurise également les médecins, qui acceptent de baisser leurs tarifs contre l’assurance de la solvabilité de leurs patients. Pour l’heure, 200 structures de santé ont adhéré au projet. Boubacar Sagna espère en convaincre davantage avant le lancement de la plateforme au premier trimestre 2017, histoire d’asseoir au plus vite le succès de Yenni, et d’en élargir le champ au continent africain tout entier. Une fois ce projet mené à bien, il rêve de créer Start-ups sans frontières « pour que les jeunes africains puissent réaliser leurs projets et disposer de tous les outils qu’on trouve à Toulouse »
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