Avec une population vieillissante et des perspectives économiques de plus en plus difficiles, l’agriculture n’a pas, de prime abord, tout pour plaire. Ils sont pourtant de plus en plus nombreux, notamment en Occitanie, à faire le choix de tout plaquer pour se reconvertir dans ce secteur. Boudu a tenté de comprendre le phénomène.
Côté pile, avec plus de 64 000 exploitations sur 3,1 millions d’hectares de surface agricole (Source Agreste - recensements agricoles 2020),
l’Occitanie est la première région française en nombre d’exploitations agricoles et le premier secteur économique régional avec plus de 165 000 emplois. Côté face, la moitié des agriculteurs d’Occitanie auront pris leur retraite dans les dix ans. Face à ce constat implacable, il est urgent d’agir, comme le reconnaît Vincent Labarthe, vice-président du Conseil régional d’Occitanie en charge de l’agriculture et de l’enseignement agricole : « Vu la courbe démographique, il faut s’ouvrir à de nouveaux profils. » Des nouveaux profils, souvent plus expérimentés, que la Région n’hésite pas à désigner comme une « cible prioritaire ». « Ces 2e carrières disposent d’une expérience de vie que malheureusement beaucoup de jeunes fils d’exploitants n’ont pas été chercher. En termes de compétences et d’expériences, ils ont quelque chose en plus. Et ils sont porteurs de projets souvent mieux préparés, plus réfléchis, avec
des familles à nourrir. Pour nous, c’est fondamental. »
Déterminée à mettre en place une politique d’attractivité pour faciliter l’installation de ces anciens citadins autant attirés par un cadre de vie privilégié que par un métier porteur de sens, la Région a voté, en début d’année, l’instauration de la dotation nouvel agriculteur (DNA), une aide en trésorerie pour le démarrage de l’activité agricole destinée aux plus de 40 ans, qui vise à pallier le manque dans le dispositif d’accompagnement : seuls les jeunes agriculteurs pouvaient prétendre, jusqu’alors, à une aide via la dotation jeune agriculteur (DJA). Une nécessité quand on sait que les plus de 40 ans représentent (déjà) plus d’un tiers des installations annuelles en Occitanie.