Son petit accent charmant ne trompe pas. Laura Pelou vient du Sud. Native de Toulouse, c’est dans l’Aveyron des farçous et de l’Aligot qu’elle a grandi, jamais très loin des casseroles de son père cuisinier ni des assiettes généreusement remplies par ses grand-mères. C’est d’ailleurs pour rendre hommage aux deux femmes de sa vie que la cheffe trentenaire a récemment ouvert Gram’s dans le quartier Saint-Aubin, après avoir bénéficié d’une bourse du guide gastronomique Gault&Millau. Un restaurant dans lequel elle travaille minutieusement son terroir. Au corps et au cœur.
Votre premier émoi gustatif ? Le poulet sauté et les pommes de terre de ma grand-mère, les crêpes roulées, la poule farcie… Il y en a tellement !
Le plat que vous détestiez enfant ? La tarte aux noix, un souvenir de gamine à l’école. Traumatisant !
Votre madeleine de Proust ? Le chou farci, il y en avait tout le temps chez mes grand-mères.
Le plat le plus difficile à réaliser ? J’essaie de cuisiner ce que je sais faire, de rester dans ma zone de confort pour ne pas me rater.
L’aliment que vous préférez ? J’adore le fromage, le brebis, le chèvre. C’est mon pêché mignon. Limite, j’évite d’en acheter pour ne pas trop en manger.
Celui que vous détestez ? Le citron confit. Compliqué…
Les pires associations ? Le vieux rodez gratiné ou en émulsion, avec des coquillages. On m’a demandé de cuisiner ce plat un jour. Je n’ai pas compris…
Vos sources d’inspiration ? Le terroir, aller manger dans d’autres restaurants pour m’inspirer. Je rêve d’aller chez Les P’tits Fayots du chef Aziz Mokhtari.
Le piège en cuisine ? Ne pas être constant. Et oublier l’humain dans le quotidien d’un métier parfois très dur.
Le pire souvenir en cuisine ? Un restaurant étoilé dans lequel j’ai travaillé plus jeune. Il y avait un climat terrible en cuisine. Le chef hurlait sans arrêt. J’espère que je ne serai jamais comme ça !
Au réveil, sucré ou salé ? Salé. Jambon blanc, œufs, fromage.
Devant la téloche, salé ou sucré ? Tout le temps salé. Pain et fromage.
Ce que vous inspirent les émissions comme Top Chef ? J’ai été contacté par M6 il y a quelques années. Je suis montée à Paris, j’étais dans le groupe de Mohamed Cheikh, le vainqueur de la saison 12 de Top Chef. Mais je n’ai pas été sélectionnée au final. Aujourd’hui, je me dis « Heureusement que je n’ai pas été prise ! » C’est plus un spectacle que de la cuisine.
Votre penchant alimentaire honteux ? Les petits bâtonnets de surimi trempés dans de la mayonnaise. J’ai honte…
Le plat ou le produit pour lequel vous êtes prête à faire 100 km ? Plutôt un restaurant. L’ami Jean, à Paris du chef Stéphane Jégo. C’est cuisiné, mijoté, braisé. Il y a du jus, du goût. J’adore. Rien que d’en parler, j’en ai des frissons.
L’homme ou la femme avec qui vous aimeriez diner en tête-à-tête ? La cheffe française Dominique Crenn qui est basée à San Francisco. Je suis fan de sa cuisine et de son parcours.
Votre mentor ? Sylvain Joffre. Celui qui m’a donné le goût de la cuisine. Tellement humble et accessible.
L’aliment le plus bizarre que vous ayez mangé ? Je suis curieuse mais si c’est trop bizarre, je passe mon tour !
Si vous étiez un ustensile de cuisine ? Une pince. On peut dresser avec, tout attraper. Très pratique.