Ordre… Le mot d’ordre de Moudenc… c’est l’ordre. Le candidat (plus encore que le maire) en raffole. Il en use abondamment, et pas seulement quand on s’y attend. Si sa formule « Je veux de l’ordre à Toulouse » est une promesse de campagne évidente ; si l’opposition « ordre républicain » contre « chienlit » coule de source, l’engagement du maire sortant à « maintenir en ordre les finances de Toulouse » est en revanche moins téléphoné. Tout aussi inattendue est la formulation de son engagement urbanistique de « remise en ordre, pour les quartiers qui ont connu la plus forte urbanisation ces dernières années ». Bref, de l’ordre partout, dans le sens du « respect des règlements qui maintiennent la stabilité d’un groupe » (Larousse). Acception simple, efficace, et ancrée dans la langue française depuis 9 siècles.
… et progrès L’autre dada lexical de Jean-Luc Moudenc, c’est « le progrès ». « Le progrès » que constitue l’économie de carburant liée à la 3e ligne de métro. « Les progrès dont nous avons besoin pour l’avenir » financés par « des finances en ordre », et des rues plus propres grâce à un juste « équilibre entre ordre et progrès ». Le progrès, chez le maire sortant, est donc systématiquement adossé à « l’ordre »… comme sur le drapeau du Brésil ou dans la devise du positivisme. Jean-Luc Moudenc, qu’on sait attaché au religieux et à la métaphysique, serait-il sensible en secret au scientisme d’Auguste Comte ?
« En » vélo Jean-Luc Moudenc est à cheval sur la syntaxe. Il le dit, le revendique, et en fait la démonstration à l’écrit comme à l’oral. Mais il a un talon d’Achille : il dit « en vélo » et pas « à vélo ». Pas moins de 3 fois en moins de 30 secondes dans sa vidéo-programme postée sur Twitter. Or, « en vélo » n’est pas correct. Toléré, seulement, par les linguistes les plus permissifs. L’Académie, elle, refuse le « en vélo ». La règle est simple : on utilise en pour les véhicules dans lesquels on s’installe, et à pour les véhicules que l’on chevauche. On roule donc en voiture et à moto, en bus et à vélo. Faites-y attention. Surtout si vous êtes, vous aussi, en cheval sur la syntaxe.