Sur le papier c’est compliqué. Le sortant LR allié du Modem et des radicaux, Nicolas Florian, est au coude-à-coude dans les sondages avec les Verts alliés des communistes. Derrière, à l’affût, on trouve le candidat LREM Thomas Cazenave, et Philippe Poutou tête de liste Ensemble + France Insoumise, qui semblent en mesure de provoquer une quadrangulaire. Pas de deuxième tour en vue, en revanche, pour le RN et sa liste menée par un dentiste, Bruno Paluteau, ancien militant LR proche de Bruno Gollnish.
Dans les débats, Bordeaux semble agitée par les mêmes questions que sa rivale toulousaine. En tête des préoccupations : l’environnement, les transports, et l’urbanisme galopant. La pollution inquiète à Bordeaux, mais ce qui fait jaser, ce sont les projections des climatologues qui promettent à Bordeaux (et à son vignoble) la banalisation des températures caniculaires. Côté transports, on se déchire sur le meilleur moyen d’entrer dans la ville : Tram ? Bus en site propre ? Métro ? Chacun a son avis et considère que celui du voisin a 30 ans de retard. L’urbanisme, aussi, est au cœur des débats. D’abord pour le bétonnage (les zones vertes se raréfient), ensuite pour la flambée des prix de de l’immobilier : la question de la possibilité pour les classes moyennes de se loger à Bordeaux est très sensible dans cette ville où les Gilets jaunes sont nombreux à battre le pavé.
Enfin, le thème de la sécurité s’impose cette année à Bordeaux comme à Toulouse en 2014. Les Bordelais n’ont oublié ni les images de policiers forcés de reculer devant une horde de voyous dans le quartier Saint-Michel au printemps, ni les batailles rangées entre trafiquants dans le même quartier, ni le calvaire subi en 2018 par la grande figure bordelaise du vin Bernard Magrez, agressé à son domicile en pleine nuit, brutalisé, séquestré et dévalisé.