Où êtes-vous ? Chez moi, à 20 km de Toulouse.
Pouvez-vous décrire l’atmosphère qui règne autour de vous, aussi loin que porte votre regard ? C’est calme et vert, peu de bruits en ce mercredi matin, un coq au loin, le voisin dans son jardin.
Que faites-vous de vos journées ? Je travaille le matin et je fais ce que je peux l’après-midi. Il y a des jours avec, des jours sans.
Que faites-vous de vos nuits ? Curieusement, je dors très bien !
Que lisez-vous ? Eden de Felipe Hernandez, chez Verdier, un peu plus de 400 pages, décrivant un univers absurde.
Que regardez-vous ? Des films sérieux (merci Mubi, la cinetek, arte, ma propre cinéthèque…) et des séries idiotes, pour que le temps passe, sans réfléchir.
Qu’écoutez-vous ? Heureuse d’avoir retrouvé France Culture le matin. Sinon, je vis avec un fan de musique contemporaine !
Que mangez-vous ? Ce que la mini surface bio à 10 minutes de chez moi veut bien me fournir.
De quoi avez-vous peur ? De ne pas être à la hauteur, pour l’après.
Ce qui vous manque le plus depuis que vous êtes confiné ? Des fleurs fraîches dans ma maison.
Votre source principale d’information ? France Culture, Arte, Médiapart.
Ce que vous inspirent ces événements ? Une grande envie de changement, pour après.
La personnalité historique que vous aimeriez ressusciter pour nous sortir du pétrin ? Je ne crois pas à cette figure héroïque qui va nous sauver tous.
La pensée la plus intelligente que vous ayez lue/vue au sujet de ces événements ? Il n’y en a pas une, mais plusieurs. Elles viennent des penseurs, des philosophes, de ceux qui ne résument rien en une phrase, mais qui élaborent une pensée.
La plus idiote ? Là aussi, il y en a plusieurs qui hélas, me semble émaner d’une classe politique perdue. Exemple : ” Nous sommes en guerre ! ” Enfin, est-ce seulement une pensée ?
Ce qui vous donne de l’espoir ? Une forte envie d’après, chez beaucoup de gens
Ce qui vous aide à relativiser ? Ma grand-mère et mes parents me racontaient la guerre, la vraie.
Ce qui vous permet de lutter contre le sentiment de ne servir à rien ? Mais pourquoi lutter ? Pour l’instant, je ne sers à rien, c’est vrai. Pour l’instant !
La première chose que vous ferez, le premier lieu où vous vous rendrez quand tout cela sera fini ? Il est fort probable que ce soit au travail ! Car il y a là des gens qui ont le plaisir de faire ensemble et nous servirons à nouveau à quelque chose.
La personne qui vous inspire le plus de respect depuis le début de ces événements ? Pas de figures héroïques, vous dis-je, pas ce système de pensée.
Ce qui ne sera plus jamais comme avant ? Tout et rien. Moi, en tous cas.
Ce que vous vous jurez de changer une fois la crise passée, tout en sachant que vous ne tiendrez pas ce serment ? Les promesses, vous savez…
Sylvie Corroler, directrice de la Fondation espace écureuil pour l’art contemporain