Quartier : Compans-Caffarelli
- Chloé Bocanegra
- 4 mars
- 4 min de lecture
Aujourd’hui quartier d’affaires, Compans-Caffarelli doit son nom aux deux - casernes militaires autour desquelles il s’est développé. Il concentre 200 000 m2 de bureaux, hôtels et logements. Il est séparé en deux par un grand poumon vert qui comprend un jardin japonais inscrit au titre des jardins remarquables de France.

Mille ans
Devant le centre commercial Reflets Compans, un olivier décore le parvis. Cet arbre serait né autour de l’an mil. Sa longue vie, il la doit à sa variété, c’est un farga. Il peut vivre plus de 2000 ans. Une variété qui voit le jour autour du bassin méditerranéen grâce aux Romains. En Espagne, elle subsiste dans la région du Maestrat proche de Peniscola. L’olivier a été choisi pour sa forme en C, comme Compans-Caffarelli. Il trône sur le parvis depuis 2016.

Berceau de Gardel
Bon nombre de fois, nous pouvons passer devant sans y prêter attention. Cette statue en bronze fondue par Sébastien Langloÿs, c’est Carlos Gardel, LE chanteur de tango. Né à Toulouse le 11 décembre 1890, Carlos Gardel a émigré en Argentine avec sa mère à l’âge de deux ans. Ses grands débuts ont lieu à la Saint-Sylvestre 1913 dans un grand cabaret avec le guitariste José Razzano. Il enregistre plus de sept cents chansons et devient acteur dans huit productions cinématographiques. Carlos Gardel rejoint ensuite Hollywood et y symbolise l’insouciance des années folles. Il suffit de longer le centre commercial pour trouver sa maison natale au 4 rue du Canon d’Arcole.

L’Airbus du tabac
Au bord du canal du Midi, à la limite du quartier Amidonniers, la manufacture des tabacs a été créée en 1894. Située auparavant à l’ancien couvent des Bénédictins, puis dans la zone du Bazacle pour bénéficier de l’énergie hydraulique, la bâtisse ne prend forme qu’en 1888 dans le quartier actuel. Après le rétablissement du monopole du tabac en 1810, Toulouse devient le siège d’une des seize manufactures impériales. C’est l’Airbus de l’époque. La production s’arrêtera en 1979. Annexe de l’Université Toulouse-Capitole, le bâtiment accueille aujourd’hui les 1600 étudiants de Sciences Po.

Compète
Le Rex a eu plusieurs vies. Cinéma dans les années 1970, le lieu est devenu une salle de concert, un cabaret, une discothèque et un bar-restaurant, avant d’être repris en 2013 par les Chevaliersdu Fiel. Des groupes de rock, métal, hip-hop, reggae, jazz et musiques électroniques s’y produisent désormais. Depuis neuf ans, se tient sur place le Championnat du monde du cassouletde Toulouse, dont les vainqueurs ne sont pas toujours toulousains…

Touche nippone
On y vient se reposer, se ressourcer, lire, voire flirter. Le Jardin japonais est classé Jardin remarquable de France. C’est Pierre Baudis qui décide, à la suite de nombreux voyages, sa création en 1981. Il porte d’ailleurs son nom depuis le 11 mai 2016. Sur une superficie totale de 7 000 m2, on y trouve un lieu de méditation, un jardin minéral, un pont en bois rouge typiquement japonais et un mont Fuji. On y trouve également un buste de maître Taisen Deshimaru, qui a fondé de nombreux dojos zen en France dans les années 1970. Un vrai dépaysement en plein cœur de Toulouse très prisé par les étudiants comme Kanto et Marino, croisés ce jour-là : « C’est la première fois qu’on vient dans ce jardin. Je trouve que c’est génial comme concept. On peut voir un mélange de culture. On peut se détendre. C’est très relaxant dans une métropole. »

Grand palais
Avant l’explosion de l’usine AZF en 2001, le Palais des Sports André-Brouat était la plus grande salle de spectacles de la ville. Les plus grands artistes internationaux s’y produisaient comme Scorpions, The Cure ou Elton John. Il accueillait également le Grand Prix de Toulouse de Tennis remporté, pour sa première édition en 1982, par Yannick Noah face à Tomáš Šmíd. On y suit désormais des matchs de handball, de basket et de volley.

Ramen
Depuis 2019, Shin-Ya Ramen cuisine des ramen inspirés du Japon. Aux fourneaux, Vincent Tsin, toulousain, et son épouse japonaise Maiko : « Au Japon, le ramen est considéré comme un fast-food. On peut manger rapidement et regagner de l’énergie », explique Maiko. « C’est le plat le plus consommé au Japon, devant les sushis », précise Vincent.

7 questions à Ghislaine Delmond, maire du quartier Compans-Caffarelli

L’esprit du quartier ?
C’est un quartier très vivant, d’affaires et de commerces. Mais aussi étudiant avec ses établissements d’enseignement supérieur, et sportif avec le Palais des sports.
Ses atouts ?
Il est dynamique, très vert avec la présence du jardin Compans-Caffarelli et de la place Héraclès.
Votre endroit favori ?
Le Jardin japonais, un havre de paix au centre de ce quartier très fréquenté. Un des meilleurs moments pour s’y rendre, c’est le matin quand le quartier s’anime et que les allées du jardin sont encore paisibles.
Une couleur ?
Les nuances de vert de la végétation, très présente dans ce quartier.
Un lieu pour une pause ?
Le marché de la place Héraclès le mercredi après-midi. Quand j’ai un peu de temps, j’y fais un tour, car il est très agréable. On y retrouve des producteurs locaux.
Un projet ?
L’aménagement de la Place de l’Europe. Elle sera reconfigurée, végétalisée, éclairée et rafraîchie par une fontaine. C’est un projet très attendu par les riverains.