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Quartier : Saint-Agne

  • Dorian Lacour
  • 4 déc.
  • 5 min de lecture
Quartier Saint-Agne - © Rémi Benoit

Au-delà de sa gare, Saint-Agne a longtemps eu l’image d’un quartier-dortoir, péniblement animé par les quelques commerces de l’avenue de l’URSS.Mais depuis quelques années, la teneur a changé, porté par un véritable vivier commerçant et associatif, atténuant la dépendance au centre-ville.


C’est où ?

Au sud-est de Toulouse, entre les quartiers de Saint-Michel au nord et de Rangueil au sud.



L'INSPÉ - © Dorian Lacour

Faiseurs de profs

L’Institut national supérieur du Professorat et de l’Éducation (INSPÉ) Toulouse Occitanie-Pyrénées dispose d’un siteà Saint-Agne. Y sont formés les futurs enseignants en économie-gestion, droit, sciences économiques et sociales et documentation. Dans cet incubateurà profs, sur l’ancien lieu de l’École normale d’instituteurs et composante de l’Université Toulouse - Jean Jaurès, une attention toute particulière est portée à la pédagogie et à la didactique. « Nous pratiquons une pédagogie active, par projets », détaille la directrice Nadine Jessel.



Gare Saint-Agne - © Rémi Benoit

Le million !

C’est peut-être le lieu le plus emblématique du quartier. La gare SNCF voit passer chaque année plus d’un million de voyageurs. Elle est notamment empruntée par des personnes habitant dans des communes périphériques à Toulouse (Muret, Portet-Saint-Simon, Colomiers…) venant travailler dans la ville rose.



Table d'hôte Ravigote - © Graindeclic Photographie

Ravigotante !

Voilà un resto pas comme les autres. La Ravigote, table d’hôtes ouverte depuis une dizaine d’années à Saint-Agne, met à l’honneur « la popote des grands-mères », selon Véronique Faure, sa gérante. Avec une formule à 20 €, le midi, le restaurant ne connaît pas la salle vide. « Nous voulons que les gens viennent. Or, si nous augmentons nos prix, ce ne sera plus le cas », estime la tenancière. Tout est fait maison, avec un menu qui change chaque jour, composé de cinq entrées, deux plats et six ou sept desserts. Les stars de la carte ? « Nos travers de porc à la vietnamienne, nos lasagnes… et en entrée, la salade de lentilles, notre spécialité ». Un temps connu pour ses tablées partagées, la Ravigote a revu son mode de fonctionnement avec la crise sanitaire, chaque groupe mangeant désormais à sa table. Pas de quoi casser le lien social, assure la cheffe : « On place les gens en fonction des affinités potentielles. Nous ne sommes jamais aussi heureux que lorsque des numéros sont échangés à la fin du repas ! »



Le collectif Espace Éclair - © Dorian Lacour

À Espace Éclair, ça crépite

L’Espace Éclair est l’antithèse des open spaces sans âme, habillés de tableaux blancs où des présentations sont prêtes à être projetées. Ce lieu de bouillonnement créatif accueille une vingtaine de résidents, des céramistes aux motion designers, en passant par des peintres, une rédactrice-traductrice, ou même une architecte d’intérieur. Ouvert il y neuf ans, l’endroit associatif est venu de l’envie « de retrouver un lien social, de parler à des personnes qui ont les mêmes problèmes ou les mêmes joies que nous », rembobine Alexandra Pourcellié, sa co-fondatrice. Chaque adhérent dispose d’un espace personnel, où travailler à sa guise, ainsi que des espaces communs, notamment des salles de workshop où certains organisent des ateliers. Dépêchez-vous, quelques places sont encore disponibles dans l’Espace Éclair qui accueillera par ailleurs un marché de Noël, avec les artisans du lieu, les 13 et 14 décembre.



Lucie Roth au Théâtre du Pavé - © Dorian Lacour

Du pain sur les planches     

« Je ne devais être ici que trois mois ! » C’est ainsi que Lucie Roth, directrice artistique du Théâtre du Pavé depuis deux ans, s’introduit. À 29 ans, la jeune femme a assuré la programmation de 77 spectacles (!) pour la saison 2025-2026. Elle constate un renouvellement du public, et cherche le contrepied pour varier autant que possible la sociologie des spectateurs. « Nous voulons que les spectacles soient accessibles au maximum de personnes, aux étudiants, aux jeunes actifs dans la trentaine ». Lucie Roth poursuit : « Je ne veux pas que les mêmes personnes racontent toujours les mêmes histoires, [...] j’aime ouvrir le théâtre à d’autres pièces, moins connues que du Molière ou du Feydeau », assure-t-elle. Née dans le quartier de Saint-Agne, elle souhaite faire du théâtre un lieu de vie, pleinement inséré dans le microcosme local. « J’ai des choses à faire ici. Ça a du sens ».



Lucien Sanchez, président du CASC - © Dorian Lacour

CASC obligatoire

Créé à la fin des années 1990, le Centre autogéré social et culturel (CASC) est un incontournable de la vie associative du quartier. Sans faire beaucoup de publicité, l’endroit est connu des acteurs locaux. « Le lieu s’est fondé sur des valeurs de solidarité et d’antiracisme », rembobine Lucien Sanchez, président du CASC. À ce jour, une petite dizaine d’associations (dont le DAL 31, Greenpeace, Attac, Eau Secours) sont membres, occupent des bureaux et peuvent réserver des salles pour se réunir. Le tout pour la somme modique de 75 € par an, ou moins si les finances ne le permettent pas. « Nous avons été plus nombreux par le passé, jusqu’à 15 associations, mais le mouvement associatif est en souffrance ». Tout n’est toutefois pas désespérant : l’an dernier, deux jeunes associations - DREAMS et le RETSER - ont rejoint le CASC.



RETSER - © Dorian Lacour

Jamais à cours d’idées

Le Réseau toulousain en soutien aux exilés et aux réfugiés (RETSER) est devenu, en un peu moins de dix ans, incontournable. Cela parce que l’association, créée à l’initiative d’étudiants de Sciences Po Toulouse peu après le démantèlement de la Jungle de Calais, propose des cours de français, gratuits et sans inscription, aux personnes désireuses d’apprendre la langue. Au-delà des cours, dispensés trois fois par semaine en divers endroits (dont, le mercredi, au CASC), le RETSER est mû par la « création de lien social », dixit Arthur, membre de l’asso depuis 2017. Pour se faire, de nombreux événements sont organisés, comme des sorties culturelles, des après-midi jeux et/ou discussion, ou encore des repas partagés. Le tout, gratuitement.




Johnny Dunal - ©DR

7 questions À Johnny Dunal, maire du quartier Saint-Agne


Comment décririez-vous le quartier ?

Il est plein de vie. Malgré l’apparence, c’est très vert. La culture y occupe aussi une grande place, avec un petit théâtre qui réunit beaucoup de monde.


Quels sont ses points forts ?

Le retour du commerce de proximité. Depuis quelques années, un boucher, un fromager, un caviste, de petites supérettes bio se sont implantés, pour ne citer qu’eux. Ils donnent une âme, une vie.


Un moment dans la journée ?

En début de soirée, entre 18 h et 19 h, lorsque les habitants reprennent possession de leur quartier.


Un lieu ?

Le parvis de l’église Sainte-Germaine, que l’on a végétalisé.


Des axes d’amélioration ?

Il faut continuer de penser aux infrastructures, comme les trottoirs, ou à l’enterrement des réseaux. C’est un travail à poursuivre, mais ça prend du temps, parce qu’on est dépendants du privé.


Votre petit plaisir ?

Les Mordus, un restaurant rue Saint-Roch. Ils n’ont que des produits frais, peu de plats mais très bien sélectionnés, un choix de vins exemplaire. Le jardin à l’arrière est très agréable l’été. C’est très sympa, je conseille.


Des projets pour l’avenir ?

Terminer la transversale sud, qui doit relier le Canal du Midi à la Garonne par la passerelle d’Empalot, un peu plus en sécurité. L’axe est pratiquement terminé, il ne reste plus que la rue des Casernes.

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