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Quentin Charoy : L’ami des bêtes

« Un mélange de tristesse, de colère et de douleur permanentes ». Le jeune homme a beau avoir (encore) l’âge de l’insouciance, c’est avec gravité qu’il explique pourquoi il se retrouve propulsé, à tout juste 25 ans, sur le devant de la scène. Une exposition qui peut paraitre surprenante même si elle résulte d’un long cheminement entamé il y a déjà longtemps.

Enfant, il ne baigne pourtant pas dans un environnement militant. Certes la maison est ouverte aux animaux, principalement aux chiens et aux chats qui sont soit recueillis soit adoptés à la SPA. Mais chez les Charoy, on mange de la viande. De son propre aveu, Quentin suit une enfance normale jusqu’à ce qu’il se mette à suivre, à l’entrée au collège, les campagnes de Greenpeace. L’une d’entre elles, sur la déforestation causée par production de l’huile de Palme, fait office de déclic : « Le fait de voir que l’on tuait des orangs-outangs, en détruisant leur habitat naturel, pour un plaisir gourmand, m’a profondément choqué ». Le visionnage, au même moment, des premières vidéos de L214 conforte son sentiment d’injustice et alimente son indignation : « Je fais tout de suite le lien entre les deux causes. Car pour moi, tuer un orang-outang ou un animal d’élevage, c’est pareil ». La conversion ne va toutefois pas se faire brusquement. Se sentant coupable de manger de la viande, il réduit progressivement sa consommation avant de décider, à la fin de la seconde, de devenir végétarien. « Le moment était venu d’être en accord avec mes convictions. » Un choix radical accepté par ses proches. « J’ai eu la chance d’être soutenu par mes parents. » Jusqu’à sa majorité, œufs et fromage ont cependant toujours droit de cité dans son assiette. Avant que la rencontre avec des militants vegan ou antispécistes n’achève de le convaincre de rompre avec toute alimentation carnée et d’adhérer au Parti animaliste, en 2017. Pour arrêter de voter à contre cœur : « Jusqu’alors, je votais toujours par dépit. Là, je suis d’accord avec 100% des idées de mon parti ».

La principale, à ses yeux, résidant dans le fait qu’il faut considérer les animaux comme les humains : « Je ne dis pas qu’ils doivent être placés au-dessus. Mais la souffrance animale est telle qu’il y avait nécessité à agir. Car ce sont des êtres sensibles qui méritent le respect. Comme nous ». Dont acte. Pour Quentin Charoy, l’objectif est donc d’imposer la question animale dans la campagne municipale, voire plus, afin que l’intérêt des animaux soit pris en compte. Mettre en place une véritable politique de stérilisation et vaccination pour les chiens et les chats, autoriser les animaux de compagnie dans les Ehpad et les transports en commun, réduire la part des produits carnés dans les cantines, les propositions concrètes ne manquent pas. « Les Toulousains sont prêts à ces mesures car ils sont sensibles », prophétise celui qui est par ailleurs sur le point d’ouvrir avec ses deux frères, dans le quartier des Carmes, un bar à tapas. Végétarien de A à Z. « Mais je vois toujours mes amis d’enfance qui mangent de la viande. Je ne suis pas sectaire. Même si j’essaie toujours de convaincre du bien-fondé de ma démarche… »

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