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BOUDU

Adam de la Halle aux Grains

L’art n’est ni un truc d’intellos ni une affaire de puristes. C’est une question de choix. Qui sait trancher entre Farinelli et Cafarelli, Connors et Mc Enroe, les Beatles et les Stones, Ronaldo et Messi, Pavarotti et Domingo, Delon et Belmondo, Blur et Oasis, Hemingway et Fitzgerald, sait apprécier les virtuoses et jouir de leur art. En ce moment, il convient de choisir entre les deux jeunes stars européennes du piano classique, toutes deux toulousaines. D’un côté, Bertrand Chamayou. Né en 81. Première leçon de piano à 8 ans. Premiers prix majeurs à 19. Brillant, volubile, à l’aise, chouchou de la critique. Trois Victoires de la musique classique au compteur entre 2006 et 2016. Fou de Beethoven, de ses 32 sonates et de ses Variations Diabelli. De l’autre, Adam Laloum. Né en 87. Première leçon de piano à 10 ans. Premier prix majeur à 20. Brillant, effacé, pétri de doutes, taiseux, lui aussi chouchou de la critique, mais un peu moins quand même. Première Victoire de la musique classique en 2017. Idolâtre de la lumière de Mozart et des vertus purificatrices de Bach. Le 7 avril, on le retrouvera chez lui, à Toulouse, à la Halle aux Grains, dans un registre taillé sur mesure : le concerto Jeunehomme (du nom de sa dédicataire) composé par Mozart à l’âge de 21 ans. Le même soir, au Zénith, il y a Notre-Dame-de-Paris. Heureusement que l’art n’est pas un truc d’intellos mais une affaire de choix.

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