Leur hilarante parodie de Zebda confère aux Fatals un statut un peu particulier à Toulouse.
Nés en 2000 comme l’âne Trotro et Dora l’exploratrice, les Fatals Picards excellent dans trois disciplines typiques du XXe siècle aujourd’hui passées de mode : le punk-rock, les jeux de mots et le deuxième degré. De leur premier album studio autoproduit (Les onze y trônent) jusqu’au onzième (Espèces menacées) sorti en 2019, ce quatuor plus vraiment picard a changé de chanteur, de musiciens mais jamais d’état d’esprit. Connus du grand public pour leur mémorable avant-dernière place à l’Eurovision 2007, les Fatals continuent d’écumer les foires agricoles et les festoches de village aussi bien que l’Olympia et le Bikini. À Toulouse, leur hilarante parodie de Zebda (Monter le pantalon) apparue en 2005 sur une piste mal cachée de l’album Picardia Independenza et redécouverte en 2008 dans Pamplemousse mécanique, agace autant qu’elle amuse, et leur confère un statut un peu particulier. Voilà qui donne envie d’aller le 11 décembre grossir les rangs de leur public étonnamment familial, très hétérogène et toujours bon enfant, pour entonner avec lui à 15 jours de noël et entre deux vagues covid, des ritournelles punkomiques de cet acabit : « On a tous des préjugés, qu’on le veuille ou non / Tous ceux qui sont pas d’accord, eh bien c’est des gros cons / Et moi, les gros cons, j’les reconnais tout de suite / Au premier coup d’œil, j’vois celui qui mérite. »