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BOUDU

Histoire : Floraux fusils

Nous poursuivons notre série sur les Jeux Floraux entamée le mois dernier, avec… le maréchal Pétain. En juillet 1940, ce dernier devient chef de l’État, et c’est à Toulouse, en novembre, qu’il effectue son premier voyage officiel. Il va sans dire qu’il profite de l’occase pour prendre un bain de foule, auprès de Toulousains qui, comme beaucoup de Français, ont du mal à voir en lui autre chose que le héros de Verdun. Le 6 novembre, il est reçu par l’Académie des Jeux Floraux, qui lui accorde le titre de protecteur. Certains membres du gouvernement en profitent d’ailleurs pour se placer et se porter candidats aux Jeux Floraux. C’est notamment le cas de Joseph Barthélemy, natif de Toulouse et ministre de la Justice, et de Pierre de Lespinasse, devenu célèbre pour sa formule lâchée lors du procès du résistant Marcel Langer : « Vous êtes juif, polonais et communiste… Voilà trois raisons pour que vous soyez exécuté ». Ses sonnets n’ont jamais été retenus, et les seules fleurs qu’il a reçues ont été déposées sur sa tombe après son assassinat par le résistant Enzo Lorenzi dans le quartier des Demoiselles. Cette parenthèse vichyste de l’Académie aurait pu lui coûter cher : en 1944, le poète occitan Camille Soula propose même sa dissolution. Finalement, pour oublier cette période sombre, on demanda aux poètes candidats d’écrire des odes à la liberté


Retrouvez Marine Gasc sur son blog Raconte-moi l’Histoire.

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