Si, jusqu’au XVIIIe siècle, les Toulousains jettent le contenu de leurs pots de chambre par la fenêtre sans prendre toujours garde aux passants, l’arrivée des latrines privées n’est pas pour autant synonyme de confort. Surtout au début. Sans écoulement ni égout, les déjections se retrouvent dans une fosse que l’on ferme avec une pierre. Aussi, il est important de vidanger régulièrement pour ne pas que la fosse déborde. C’est le job des gadouards. Or, en 1742, rue des Filatiers, un certain Mailhol laisse tomber 12 livres dans ses latrines, soit une journée de travail. Ne trouvant aucun gadouard disponible, il décide de faire appel à M. Garrigue, le maçon qui a bâti ses latrines. Celui-ci accepte, en échange de quelques pièces et d’une bouteille de vin. Garrigue pousse la pierre et entre dans les latrines. Et puis… plus rien. Son frère, qui l’accompagne, décide alors d’aller voir ce qui se passe. Au bout de plusieurs minutes, plus de son, plus d’image. Mais que se passe-il dans cette fosse d’aisance ? Pour le savoir, Mailhol fait appel en urgence à un gadouard qui accepte de descendre, suspendu à une corde. Quelques secondes plus tard, Mailhol remonte un poids (presque) mort ! Et c’est ainsi qu’à Toulouse, on découvrit les dangers des gaz méphitiques…
Retrouvez Marine Gasc sur son blog Raconte-moi l’Histoire.